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Le futurisme de Benoit Hamon ne sera pas détruit par les tractations d'une gauche déconfite

Invité sur France Inter pour clarifier sa démarche pour l'après présidentielle, Benoit Hamon a esquissé les premiers traits d'un futur mouvement hors du PS pour porter les idées qui ont fait son relatif succès dans la course à l'Élysée. Face à un Solférino en crise, le socialisme futuriste du candidat passe pourtant mal. 

Du côté de Solférino, où les jours passent comme si l'implosion ne guettait pas le Parti Socialiste, on explique à qui veut l'entendre que le groupe socialiste de la prochaine mandature sera celui d'une « autonomie constructive » selon le premier secrétaire. Le paradoxe contracté dans cet élément de langage doit aider à retenir des troupes qui se dispersent face à la future présidence Macron. Derrière son autonomie constructive la vieillissante étiquette PS tente de colmater le gouffre qui sépare des Manuel Valls et autres Benoit Hamon.

Pour les législatives, le PS brade les idées Hamon

Toutefois, ce dernier ne compte pas se plier à l'autonomie constructive revendiquée, puisqu'il préfère à celle-ci une « opposition sereine », son propre élément de langage un brin moqueur. Il faut dire que le candidat malheureux de la présidentielle n'a pas obtenu les arbitrages espérée pour les législatives. La plateforme programmatique du parti n'intègrera ni la sortie du diesel, ni même les éléments des réflexion du candidat sur la mutation du travail.

Les réunions qui ont abouti à la sortie par la petite porte du futurisme de Benoit Hamon ont été l'occasion pour les échappés de sa campagne de régler leurs comptes avec le candidat et sa démarche, jugée trop clivante pour remporter une élection. Lors de sa conférence de presse de présentation de la plateforme socialiste pour les législatives, Jean-Christophe Cambadélis a par ailleurs noté que celle-ci était le fruit de « très longues discussions »... Ayant recours à l'euphémisme sur les divisions de son parti, le premier secrétaire tente d'enjoliver ce qui ne fut que foire d'empoigne qui n'a permis que superficiellement de régler la question des législatives.

Boudés par les socialistes, les proches de l'ancien ministre de l'éducation n'abandonnent pas pour autant leur propre corpus idéologique pour les élections de juin. Guillaume Balas, député européen et fidèle de Benoit Hamon, a ainsi lâché à la presse, gâchant le spectacle de l'unité voulu par MM. Cazeneuve et Cambadélis, que les « lignes rouges » des socialistes face au programme de M. Macron sont insuffisantes.

L'élu européen précise par ailleurs que M. Hamon portera ses propres propositions dans « les jours ou les heures qui viennent pour construire une gauche qui soit une gauche de combat» Mais au-delà de la posture face au prochain gouvernement, le camps hamoniste compte avant tout maintenir en vie les idées qui ont fait son succès à la primaire, du revenu universel à la taxe sur les robots.

Faire survivre des idées

L'analyse du marché du travail de Benoit Hamon -- pourtant longtemps dissertée sur les téléviseurs -- est aujourd'hui menacée de disparaître du débat public aussi vite qu'elle y est apparue. La défaite difficile du candidat permet à ses adversaires d'étouffer la vision grâce à des procès de formes, rarement de fond. Pour survivre à cette parade, Benoit Hamon pencherait vers la création d'un mouvement politique dévoilé par M. Balas dans une interview à Mediapart, puis confirmé par l'ancien candidat sur France Inter ce mercredi.

https://twitter.com/benoithamon/status/862201730498482176

Le 1er juillet, après les législatives, le candidat dévoilera son mouvement « dépassant les étiquettes politiques» Si le mouvement doit encore trouver une méthode pour peser sur le quinquennat comme sur une éventuelle implosion du Parti Socialiste, Benoit Hamon a déjà clarifié l'ambition idéologique de celui-ci : la survie de son corpus. « Je continuerai à défendre les idées portées lors de ma campagne, sur l’écologie, le revenu universel, car elles seront fécondes » explique à la radio publique le député qui parie sur l'avenir pour voir ses propositions revenir dans le débat public.

Néanmoins, cette déclaration ne suscite que peu d'enthousiasme dans les rangs de la France Insoumise comme du PS, les deux formations s'inquiétant des répercussions électorales du mouvement. La tactique de M. Hamon reste largement interprétée comme l'avancée d'un pion dans le rapport de force à venir à la gauche du Président Macron. Entre coups de menton et espoirs de survivre par les idées à la période, la gauche Hamon qui admet n'avoir pas été prête lors du premier tour, se cherche manifestement un espace de survie.