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Visa américain H-1B : pourquoi les entreprises de la tech craignent une réforme

L'administration Trump serait en train de préparer un décret-loi portant sur le visa H-1B, qui permet à des milliers d'étrangers qualifiés de travailler aux États-Unis. Parmi eux, de nombreux ingénieurs et experts de la high-tech qui se trouvent dans la Silicon Valley.

Après la signature de son décret anti-immigration, qui a suscité plusieurs réactions du côté de la Silicon Valley, Donald Trump serait à présent en train de préparer un nouveau texte portant cette fois sur l'utilisation des visas H-1B. S'il venait effectivement à entrer en vigueur, ce décret pourrait avoir des conséquences directes sur le secteur de la high-tech aux États-Unis : de nombreux travailleurs étrangers qui s'y trouvent en dépendent, notamment dans la Silicon Valley.

Principalement dédié aux employés qualifiés ou spécialisés, le visa H-1B octroie un droit de séjour de trois ans à ses bénéficiaires. À l'origine, il a été créé dans le but d'aider les entreprises américaines à embaucher des employés venant de pays étrangers en raison de leurs qualifications particulières. Par conséquent, il est surtout destiné aux ingénieurs, aux experts en informatique, aux économistes, mais également aux enseignants, chercheurs et infirmiers. Très demandé, son nombre est limité à 65 000 délivrances chaque année par le Congrès.

Pour l'obtenir, les travailleurs immigrés doivent d'abord trouver une entreprise américaine qui accepte de les embaucher. C'est en effet à elle qu'il revient d'engager les procédures d'obtention du H-1B, et d'en supporter les frais onéreux. Lorsque l'entreprise dépose sa requête auprès des Services d'Immigration, elle doit s'acquitter d'un droit de 500 dollars.

Le H-1B est particulièrement avantageux pour ses bénéficiaires, puisqu'il offre un droit de séjour renouvelable jusqu'à six ans maximum aux États-Unis. Si son détenteur a fait une demande de Green card ou de Labor certification, il peut bénéficier d'une extension de son visa pour un an, et ce jusqu'à réception de sa carte verte. Le visa offre également la possibilité de changer d'employeur une fois arrivé sur place ou encore d'emmener sa famille avec soi.

Le H-1B accusé de voler l'emploi des Américains

Dans la majeure partie des cas, l'octroi de ce visa tend à se faire en faveur des places les plus qualifiées dans l'entreprise, dans les domaines de la science, des technologies, de l'ingénierie et des maths. Récemment, le H-1B a d'ailleurs été accusé de pourvoir des emplois à des travailleurs moins qualifiés qui pourraient aller à des Américains plus qualifiés. Dans les faits, les premiers à bénéficier du visa sont des entreprises délocalisées, notamment indiennes, qui ont à la tête de leur département technologie de nombreux travailleurs étrangers, comme Tata Consultancy Services, Infosys ou Wipro.

Si l'arrêt du visa est effectivement mis en place, il pourrait avoir des conséquences sur la façon dont des entreprises comme Microsoft, Amazon et Apple recrutentIls pourraient être forcés à embaucher d'abord des Américains, ou du moins à restreindre le recours à des travailleurs étrangers hautement qualifiés et donc très rémunérés.

Le site Bloomberg indique avoir récupéré une copie du projet de décret en question. « Les politiques d'immigration de notre pays devraient être conçues et mises en œuvre pour servir, premièrement et avant tout, les intérêts des États-Unis. Les programmes de visa pour les travailleurs étrangers... devraient être gérés d'une façon qui protège les droits civils des travailleurs américains et des résidents en situation régulière, et qui donne la priorité à la protection des travailleurs américains -- les travailleurs ordinaires oubliés -- et les postes qu'ils occupent. »

Un texte qui a suscité la réaction de Gary Burtless, un économiste qui travaille pour le think tank Brookings Institution : « Les travailleurs étrangers des STEM (ndlr : science, technologie, ingénierie et mathématiques) ont contribué de façon non négligeable à la création d'entreprises, à l'obtention de brevets, et ont aidé à construire des entreprises américaines, qui en retour, fortes de ce succès, ont créé des dizaine de milliers, des centaines de milliers d'emplois. Décourager ces personnes à demander des visas pour entrer aux États-Unis pour travailler - je ne peux pas concevoir comment cela peut-être considéré comme étant dans l'intérêt américain », a-t-il indiqué à Bloomberg.

https://twitter.com/GBurtless/status/826111640269635585

Ailleurs, d'autres programmes tournés vers le high-tech

Le H-1B n'est pas le seul visa qui intéresse le secteur du high-tech au regard de l'immigration. Au Royaume-Uni, le Tier 1 Exceptional Talent Visa for Digital Technology, créé en 2014, a lui pour objectif d'attirer des leaders étrangers et de les amener à travailler au Royaume-Uni. Pour l'instant, il est seulement ouvert aux résidents hors Union Européenne, mais on pourrait imaginer qu'il soit étendu aux Européens dans le contexte du Brexit, et ses éventuelles mesures drastiques. Depuis le résultat du référendum en juin 2016, ce visa a enregistré dix fois plus de demandes (20 candidatures en avril 2015, contre plus de 200 au moins d'avril 2016).

Plus original, le statut de e-Resident, ou résident virtuel, en Estonie : lancé en 2014, ce programme « offre à n'importe quel citoyen du monde une identité digitale délivrée par le gouvernement et l'opportunité de gérer une société en ligne, libérant le potentiel entrepreneurial mondial ». L'Estonie est le premier pays à proposer ce statut aux étrangers, qui n'est donc pas un visa, et qui se matérialise sous la forme d'une carte d'identité servant notamment à signer des document de façon numérique. Une procédure légale, équivalente à la signature de documents en face à face.

Côté français, le gouvernement a pris l'initiative d'attirer les talents étrangers grâce au French Tech Visa, dévoilé en janvier dernier. Pour attirer les travailleurs vers l'Hexagone, les autorités ont choisi de faire évoluer le passeport-talent créé en 2016, permettant de bénéficier d'un séjour d'une durée de quatre ans aux travailleurs hautement qualifiés, aux créateurs d'entreprise ou encore aux investisseurs économiques.