La reine d'Angleterre confirme l'espionnage numérique de ses sujets
Dans un discours au parlement, la reine d'Angleterre a officialisé une mesure défendue par le gouvernement britannique qui consiste à étendre la surveillance des communications à l'ensemble des Britanniques. Cette surveillance alimentera une immense base de données qui doit permettre de savoir avec exactitude qui communique avec qui, et quand.
C'est donc acté.
"Mon gouvernement a l'intention de proposer des mesures pour maintenir la capacité des agences de renseignement et des autorités à accéder à des données essentielles de communication sous de strictes conditions afin de protéger le public" a déclaré la reine Élisabeth II. Une protection qui va prendre la forme d'un accès en temps réel à toutes les communications électroniques du pays, pour l'ensemble des individus.
Le texte de loi, qui s'imposera aux fournisseurs d'accès à Internet, doit permettre aux services secrets de concevoir une base de données qui leur permettra de savoir qui communique avec qui. Jusqu'à présent, seules les personnes faisant l'objet d'une enquête formelle pouvaient faire l'objet d'une surveillance de leurs communications, sur autorisation judiciaire.
Pour justifier la mesure, un porte-parole de ministère de l'intérieur a expliqué en avril qu'il "est vital que la police et les services de sécurité soient capables d'obtenir des données de communication dans certaines circonstances, pour mener des enquêtes contre les crimes graves et le terrorisme. Les données de communication [...] n'incluent pas le contenu d'une conversation téléphonique ou d'un e-mail".
Ce Patriot Act à la britannique apparaît être une réponse aux émeutes de l'été 2011. Face aux difficultés de contenir une population déchaînée, le gouvernement avait évoqué la possibilité de couper les réseaux sociaux et les communications mobiles pour désorganiser et fractionner les manifestants. Il avait aussi demandé aux services secrets de déchiffrer les communications utilisant le système BBM de RIM.