CapCom invente le jeu vidéo à usage unique
C'est comme le préservatif.
CapCom confirme. "Dans Resident Evil : The Mercenaries 3D, toute la progression est sauvegardée directement dans la cartouche de la Nintendo 3DS, où elle ne peut être effacée", reconnaît l'éditeur, cité par JVN. Mais il assure que la vente de jeux d'occasions n'est pas à l'origine de sa décision (quoi d'autre alors ?). "La nature du jeu permet un grand niveau de rejouabilité dans le but d'améliorer le score des missions. De plus, cette décision n'enlève pas de contenu disponible aux utilisateurs", se défend CapCom, incapable d'expliquer fondamentalement les raisons de cette restriction.
L'éditeur, qui s'est déjà mis les joueurs à dos avec son DRM dépendant du bon fonctionnement du Playstation Network, pousse ainsi au plus loin la lutte contre les reventes de jeux d'occasion. Beaucoup plus loin encore qu'EA, qui s'est attaqué de manière plus subtile à ce marché parallèle avec son Online Pass. La plupart des éditeurs, aujourd'hui, misent sur la dématérialisation des jeux pour associer les copies téléchargées à une et une seule console, et limiter ainsi les risques d'une redistribution, même légale.
Pourtant, il n'est pas si certain que les ventes d'occasion portent préjudice à l'industrie. Un jeu acheté c'est un jeu vendu, or un jeu vendu c'est de l'argent récupéré pour acheter un autre jeu neuf. C'est avec ce principe économique basique que l'industrie automobile a organisé elle-même le marché du véhicule d'occasion, qui sert de pompe pour alimenter le marché du véhicule neuf. Pourquoi l'industrie du jeu vidéo est-elle incapable d'organiser le même marché, et tente au contraire de le contrer ?