Washington veut libérer les capacités de son commandement « cyber »
S'il fallait un signe illustrant la montée en puissance que prend la dimension « cyber » dans la stratégie de défense des États-Unis, ce serait probablement celui-ci qu'il faudrait choisir, même si rien n'a pour l'instant été officialisé par Washington.
Le Cyber Command est un sous-commandement militaire très récent dans l'armée américaine. Il a été mis en place en mai 2010 et est actuellement subordonné au Strategic Command, qui a notamment la responsabilité de l'arsenal nucléaire déjà fabriqué.
Le Cyber Command se charge de la sécurité de l'information des forces armées des USA, en planifiant, en coordonnant, en intégrant, en synchronisant et en conduisant des activités pour diriger les opérations et la protection des réseaux d'information du département de la défense.
Mais cela ne l'empêche pas d'avoir une dimension plus offensive.
Le Cyber Command organise par exemple des attaques contre l'État islamique afin de briser sa chaîne de commandement, réduire sa capacité de communication et lui faire perdre confiance dans son organisation. Ces opérations qui ont été confirmées par des cadres de l'armée américaine, ainsi que par Ashton Carter, le secrétaire de la défense.
À l'heure actuelle, le Cyber Command et la NSA sont commandés par l'amiral Michael S. Rogers depuis janvier 2014, en remplacement du général Keith B. Alexander. Le projet de la Maison Blanche serait de les séparer, en confiant le Cyber Command à un militaire -- donc l'amiral Rogers -- et la NSA à un civil. Le directeur de la NSA a toujours été un militaire, mais son adjoint a toujours été issu de la société civile.
L'une des raisons justifiant l'autonomie accrue du Cyber Command est la frustration que les hauts gradés auraient face à la lenteur des opérations informatiques contre Daech, selon le Washington Post. En lui donnant plus de souplesse et de latitude, le Pentagone est convaincu que ses opérations seraient plus efficaces et permettraient de désorganiser plus encore l'EI pour ensuite les vaincre sur le champ de bataille.