Hadopi aurait été différente avec le CNN, assure Nicolas Sarkozy
Le Conseil National du Numérique se met progressivement en place.
Interrogé par le quotidien, l'un des membres du futur Conseil National du Numérique a déclaré que "le président estime que les majors ont déjà son oreille. Et l'absence d'associations, c'est pour éviter que cela tourne à la foire d'empoigne". La liste des membres, diffusée mercredi dernier, ne présente en effet aucun représentant des internautes et du public.
En l'état, le Conseil National du Numérique ressemble surtout à un "Conseil National de l'économie numérique". En effet, seuls les industriels sont présents dans cet organe consultatif. Pourtant, le rapport sur la création du CNN rédigé par Pierre Kosciusko-Morizet avait bien mis l'accent sur "la diversité du secteur afin de couvrir la complexité de la chaine du numérique". Le CNN pourrait néanmoins accueillir d'autres membres dans le futur.
Le petit-déjeuner a également été l'occasion d'aborder en filigrane les lois Hadopi et Loppsi. "Le président nous a fait comprendre qu'il n'avait pas, malgré l'existence de ministère dédié, eu forcément les bonnes alertes" a indiqué l'un des membres du CNN, tandis qu'un autre assure "qu'en gros, il nous a dit que si le CNN avait existé, il n'aurait pas fait Hadopi comme il l'a fait".
Cette dernière assertion est à rapprocher d'une précédente déclaration de Nicolas Sarkozy. Lors du déjeuner élyséen en décembre, le président de la République a suggéré la tenue d'un troisième acte avec Hadopi. Cette nouvelle tentative est censée corriger les deux précédentes. Toutefois, difficile de savoir quelle forme prendra cette "Hadopi 3" à un an des élections présidentielles...
Suite à la tenue du conseil des ministres, le Conseil National du Numérique se réunira une première fois pour désigner son président. Nicolas Sarkozy a en effet officiellement renoncé à nommer lui-même le premier patron du CNN, laissant les membres se décider entre eux.