La RIAA et la MPAA veulent assécher les finances des sites accusés de piratage
Les pressions sur Wikileaks auraient-elles inspiré l'industrie du divertissement ?
Cette stratégie a manifestement commencé avec Moneybookers. Ces dernières semaines, le mouvement s'est accéléré avec la décision de PayPal, MasterCard, la banque postale suisse PostFinance ou encore Amazon de ne plus traiter avec Wikileaks. Toutes ces entreprises ont justifié leur posture en affirmant que le site lanceur d'alerte ne respectait pas leurs conditions d'utilisation.
Selon Zeropaid, des organisations comme la RIAA et la MPAA souhaiteraient généraliser cette méthode dans le cadre de la lutte anti-piratage. Les deux associations américaines, respectivement en charge des intérêts de l'industrie musicale et de l'industrie cinématographique, chercheraient à rallier des sociétés comme MasterCard, Visa et American Express à leur cause.
La RIAA et la MPAA ont en effet dans le collimateur les sites d'hébergement de fichiers et les sites spécialisés dans le partage de contenus en streaming. Ces services reposent généralement sur un modèle économique bien connu, le freemium. Les internautes peuvent soit accéder gratuitement et en libre accès aux contenus, soit choisir une offre payante permettant d'obtenir certains avantages (pas de publicités, pas de temps d'attente).
L'asséchement des finances des sites suspectés d'enfreindre la propriété intellectuelle n'est pas une idée nouvelle. Le texte de loi américain COICA (Combating Online Infringement and Counterfeits Act) contient par exemple quelques dispositions de ce genre, afin de s'attaquer aux sources financières des sites (services de paiement en ligne, sociétés de cartes de crédit, annonceurs...).
Début novembre, la MPAA avait présenté une liste des sites les plus problématiques. Hormis les sites de liens BitTorrent, la Motion Picture Association of America avait également recénsé des services d'hébergement et de téléchargement direct comme MegaUpload, RapidShare, MegaVideo et UseNext.