Filtrage : Bruxelles veut une Loppsi à l'échelle européenne
La Commission Européenne a publié une proposition de directive "relative à l'exploitation et aux abus sexuels concernant des enfants à la pédopornographie", qui vise notamment à faire bloquer l'accès aux sites pédopornographiques en Europe.
Assez mal rédigé, l'article 21 de la proposition de directive (.pdf) impose que "les États membres prennent les mesures nécessaires pour obtenir le blocage de l'accès par les internautes sur leur territoire aux pages internet contenant ou diffusant de la pédopornographie".
Le projet de directive prend toutefois soin d'ajouter immédiatement que "des garanties appropriées sont prévues, notamment pour faire en sorte que le blocage de l'accès soit limité au strict nécessaire, que les utilisateurs soient informés de la raison de ce blocage et que les fournisseurs de contenu soient informés autant que possible de la possibilité de le contester".
Révélateur d'une certaine philosophie politique, le deuxième alinéa de l'article 21 dispose que "les États membres prennent les mesures nécessaires pour obtenir la suppression des pages internet contenant ou diffusant de la pédopornographie", mais précise que ces mesures doivent être prises "sans préjudice" du blocage.
Il s'agit d'un étrange acharnement à exiger le blocage des sites Internet, alors que des études ont démontré en Allemagne que les demandes de retrait étaient efficaces et rapides dans l'énorme majorité des cas, et que par ailleurs les risques que le filtrage encourage la pédocriminalité ne sont pas négligeables.