Faut-il un équivalent de la CNIL pour garantir la liberté d'expression ?
La liberté d'expression est-elle défendue avec autant de poids qu'elle le devrait face aux autres droits fondamentaux ?
Avec la prolifération des platesformes en ligne pour les contenus générés par l'utilisateur, les gens voient de plus en plus d'exemples où le droit d'une personne à la liberté d'expression peut violer le droit d'une autre à la vie privée, et vice-versa.
Si j'uploade mes photos de vacances sur Internet, prises à partir d'un lieu public, et si elles vous montrent sur un transat au bord de votre piscine, est-ce ma liberté d'expression qui doit triompher sur votre droit à la vie privée, ou l'inverse ? Quoique vous pensiez, il y a déjà des milliards de photos telles que celle là en ligne qui sont accessibles publiquement.
Et la liberté d'expression et la vie privée sont tous deux des droits fondamentaux. Mais ces droits ne sont pas respectés, protégés ou contrôlés avec la même force. Il y a littéralement des milliers de bureaucrates spécialisés dans la protection des données en Europe dont le travail est de faire respecter les règles européennes de protection des données. Autant que je sache, il n'y a pas un seul fonctionnaire dans toute l'Europe dont le seul travail est de faire la même chose pour la liberté d'expression. C'est curieux, non ?
L'opposition entre les droits fondamentaux est toutefois une histoire classique.
Or s'il y a besoin d'une CNIL européenne et d'une protection de la vie privée à tous les niveaux, plus encore que d'un garant de la liberté d'expression, c'est bien parce que la vie privée est le seul des droits fondamentaux en cause dont la violation ne peut pas être réellement réparée par un tribunal.
Toutefois on comprend l'agacement de Fleischer.