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Street View : Google doit avoir l'accord préalable des habitants, estime un député

Un député du Nouveau Centre, Jean-Christophe Lagarde, souhaite limiter drastiquement le service de Google Street View. Pour se faire, il a déposé une proposition de loi exigeant que la firme américaine obtienne d'abord l'autorisation des habitants avant de photographier les villes de France. Cela renverserait totalement le processus de travail de Google.

La France va-t-elle suivre le chemin de la Suisse sur le dossier Street View ? Alors que la Confédération Helvétique s'oppose très fermement au service de navigation virtuelle, la polémique pourrait très bien gagner l'Assemblée nationale ces prochains jours. En effet, Jean-Christophe Lagarde, député étiqueté Nouveau Centre, a présenté récemment une proposition de loi "tendant à restreindre les immixtions des moteurs de recherche dans la vie privée". Objectif : empêcher Google de photographier les habitations sans l'accord de leurs propriétaires.

"Si la protection actuellement mise en place du "floutage" des personnes et des plaques d'immatriculation paraît suffisante pour les lieux publics - même si quelques problèmes techniques subsistent -, il semble donc que la protection des espaces privés pourrait être mieux assurée par un renversement de la charge de la protection de la vie privée" explique-t-il dans l'exposé des motifs. En clair, au lieu d'agir a posteriori pour un retrait ou un floutage, la loi imposerait à Google (et à n'importe quel service similaire) un accord a priori des propriétaires.

Sans cette autorisation, le service aurait l'interdiction "de collecter ou de traiter des données faisant apparaître des immeubles d'habitation et leurs dépendances, des chemins privés ou des jardins et des cours privés". Et pour l'obtenir, le député-maire de Drancy a une idée : les conducteurs employés par Google pour arpenter les routes de France devraient distribuer des tracts, systématiquement. "Lorsque l'on peut payer quelqu'un pour prendre les photos, l'on peut aussi distribuer des tracts pour demander les autorisations" estime-t-il, même si cela risque d'entrainer un investissement énorme pour l'entreprise en terme de temps et d'argent. "Ils vont simplement devoir s'adapter" a-t-il conclu.

Dans un entretien accordé au Télégramme, Jean-Christophe Lagarde indique avoir déjà obtenu le soutien d'Alex Türk, le président de la CNIL. Car pour le député, au-delà du droit au respect de la vie privée, Street View peut entrainer une cascade d'autres problèmes, "comme la discrimination à l'embauche". Si un candidat habite dans un quartier défavorisé et qu'un recruteur dresse un profil à travers un moteur de recherche, cela peut nuire au postulant.

Même l'Etat pourrait avoir un intérêt avec Street View : "les services de l'Etat aussi peuvent utiliser cet outil pour en savoir davantage sur vous. Si votre habitat a été modifié par exemple. Ils ne s'en priveront pas, car l'accès au site est gratuit. Comme les photos seront réactualisées, il sera facile de faire des comparaisons" a-t-il prévenu. Quant à ceux qui ne disposent pas d'une connexion à Internet, c'est même pire, puisqu'"ils sont exposés" sans le savoir.

En juin dernier, le Nouveau Centre s'était déjà illustré en présentant une "déclaration des droits fondamentaux numériques". Constituée de huit articles, cette charte intègre différents principes, comme le droit à l'identité numérique, le droit à la dignité sur Internet, le droit à l'anonymat ou encore le droit à l'oubli.