Tim Cook voit le pape François une semaine après Eric Schmidt
Comme l'écrit avec malice The Register, « le leader de l'une des plus grandes religions du monde devait rencontrer le pape aujourd'hui ».
La visite pourrait n'avoir qu'un caractère privé, mais c'est peu probable. Elle intervient en effet tout juste une semaine après l'audience d'Eric Schmidt, qui s'est lui aussi entretenu pendant 15 minutes avec le pape François. Des rumeurs diffusées par le Guardian avaient alors précisé que le très discret mais très influent Jared Cohen, au cœur de la diplomatie occulte de Google, devait également être reçu, mais son nom n'apparaît pas sur les documents officiels du Vatican.
Aucun ordre du jour n'a été communiqué, ni par le Saint-Siège ni par Apple ou Google, sur les raisons de telles rencontres avec le patron de l'Église catholique. Plusieurs sujets pourraient justifier de tels entretiens. Peut-être le pape a-t-il proposé aux États-Unis ou à la Grande-Bretagne ses bons offices pour négocier avec Tim Cook et Eric Schmidt sur la question très sensible du chiffrement, quoiqu'il paraîtrait curieux que la papauté soit favorable à ce que d'autres pouvoirs que Dieu aient accès en permanence aux communications humaines.
Le Vatican peut aussi vouloir discuter de l'utilisation des nouvelles technologies par les partisans de l'État islamique, ou plus simplement discuter des efforts réalisés par les deux entreprises en terme de protection de l'environnement et d'actions sociales.
Il est aussi possible que le Pape parle argent et impôts, et invite les deux multinationales à mieux redistribuer leurs richesses, alors qu'Apple dort sur plus de 200 milliards de dollars de trésorerie.
Il peut aussi s'agir, plus prosaïquement, de rappeler au monde que le Pape veut s'inscrire dans la modernité. En 2014, François avait déclaré qu' « Internet est un don de Dieu », alors que Benoît XVI, par ailleurs mis en scène avec un iPad, avait appelé le monde à se méfier de la technologie.