Si Hortefeux paraît raciste, c'est bien sûr à cause d'Internet (MAJ)
Mise à jour : à lire également, dans le même sens, Henri Gaino qui s'en prend à la zone de non-morale que serait Internet, et Jean-François Copé qui demande un débat public sur Internet et la liberté. Nicolas Sarkozy va pouvoir trouver de nouvelles motivations au sein du gouvernement pour poursuivre son œuvre de contrôle du net.
Dominique Wolton, sociologue des médias, a lui aussi porté le message sur les antennes de RTL. Il y aurait "d'un côté un espace pas vérifié, par légitimé, qui est Internet, de l'autre un espace légitime, qui est les médias". Circulez, il n'y a rien à voir, rien à entendre, rien à débattre. C'est Internet.
Pour critiquer une nouvelle fois Internet, le gouvernement s'est efforcé de faire croire que Brice Hortefeux tenait ses propos dans un cadre privé, sortis de leur contexte. C'est la traditionnelle indiscrétion d'Internet où le moindre vidéaste amateur filme tout et le diffuse de manière tronquée sur la toile qui serait responsable d'une polémique qui n'aurait pas lieu d'être. Soit. C'est déjà cocasse de la part de ceux qui estiment que la multiplication de la vidéosurveillance ne doit pas gêner "ceux qui n'ont rien à se reprocher". Mais en plus la vidéo a été tournée à l'occasion d'une manifestation publique, l'université d'été de l'UMP, par des journalistes professionnels. C'est en effet une équipe de la chaîne Public Sénat qui a filmé les propos du ministre de l'intérieur. Laquelle s'insurge d'ailleurs de la lâcheté de la chaîne qui a attendu que la vidéo ait "fuitée" sur le site du Monde.fr pour la mettre à l'antenne.
"Lorsqu'il a tenu les propos litigieux, Brice Hortefeux n'était pas dans un cadre privé, mais suivi par une équipe de cette chaîne câblée, avec caméra et micro identifié par un logo", rappelle ainsi la présidente de la société des journalistes de Public Sénat, Hélène Rissier. "Nous déplorons le fait qu'il ait fallu attendre la diffusion sur LeMonde.fr pour que les images soient enfin diffusées ce soir vendredi 11 septembre, dans le journal de 18 heures de Public Sénat. Une fois encore ce genre d'épisode entame la crédibilité des chaînes parlementaires et l'indépendance de leurs rédactions."
Déjà lors d'une précédente polémique, sur le "casse-toi pauvre con" du Président de la République au Salon de l'Agriculture, le gouvernement avait tenté d'en faire une affaire d'honnêteté des médias traditionnels par rapport à Internet. Mais c'était Le Parisien qui avait acheté et diffusé la vidéo sur son site.
En accusant la Toile, le gouvernement veut acheter le silence des médias traditionnels qui sont en concurrence avec Internet, et qui exigent de lui statut spécial, labels, aides financières et autres taxes, contre les blogs et autres ressources d'information sur le net. Pour le moment, TF1 n'a toujours pas diffusé les images qui fâchent.