Terrorisme : la Maison-Blanche réunit les géants du Web
Ce vendredi, l'administration de Barack Obama organise une rencontre au sommet avec plusieurs géants de la Silicon Valley dont Twitter, Apple, Facebook, Google, Microsoft, et Dropbox.
Selon le Washington Post qui contredit en cela les informations de l'agence Reuters, il serait également question de parler du chiffrement, et de l'éventuel accès des autorités à un double des clés, ou de l'interdiction de fournir des moyens de communication chiffrés où seul l'utilisateur et son interlocuteur disposent des clés permettant d'accéder à la version en clair.
Le directeur du FBI James Comey et le directeur de la NSA James Clapper font partie des représentants invités à la table des négociations.
Peut-être est-ce pour cette raison que Tim Cook aurait décidé de se rendre en personne à la réunion, alors que les présidents et directeurs des autres entreprises mentionnées ont choisi d'y envoyer des subalternes. De l'ensemble des géants de l'industrie informatique, Apple est celui qui s'est le plus investi ces derniers mois dans le débat sur le chiffrement, pour s'opposer aux backdoors et autres voies d'accès aux messages en clair, et défendre un droit au chiffrement qui serait supérieur au droit des États d'obtenir les moyens qu'ils jugent nécessaires à la sécurité nationale (ce que le patron de Blackberry juge irresponsable).
Au début du mois de décembre 2015, quelques semaines après les attentats de Paris du 13 novembre 2015 et quelques jours après la fusillade de San Bernardino, le président américain Barack Obama avait dit vouloir « s’assurer que le chiffrement n’est pas utilisé d’une manière qui offre aux terroristes de l’espace, un espace dans l'ombre, pour préparer leurs opérations et leurs attaques ». Un officiel de la Maison-Blanche avait également expliqué qu'il y a « des cas où nous croyons que les individus ne devraient pas avoir accès aux médias sociaux ».
C'est de ce dernier point dont il sera principalement question, pour infléchir la politique permissive que peuvent avoir les Facebook ou Twitter à l'égard d'individus qui expriment leur soutien à des organisations réputées terroristes, ou cherchent à les utiliser pour recruter de nouveaux fidèles. La loi américaine n'évoluera pas pour limiter une liberté d'expression garantie par le premier amendement de la Constitution, mais l'administration espère bien faire évoluer les pratiques.