Obama relance le débat sur le chiffrement et le terrorisme
La fusillade de San Bernardino survenue début décembre dans un centre social en Californie pèse lourdement sur le débat politique aux États-Unis.
Et sans véritable surprise, l'une d'entre elles concerne les nouvelles technologies, qui peuvent aussi être exploitées par des auteurs d'attentats pour organiser leurs méfaits. Le président américain a ainsi déclaré lors de son discours à la Nation qu'il souhaitait pousser les entreprises du Web et les autorités « à rendre plus difficile pour les terroristes le fait d'utiliser la technologie pour échapper à la justice ».
Barack Obama entend donc compliquer l'activité des terroristes en puissance en rendant la technologie moins abordable pour préparer des attentats en toute impunité, mais son mode d'action n'est pas précisé.
Interrogé par Reuters, un fonctionnaire de la Maison Blanche confirme que la question de l'affaiblissement du chiffrement est bien sur la table des discussions. Même si Obama a renoncé à employer la voie législative pour obtenir des backdoors, l'administration américaine souhaite toujours « s'assurer que le chiffrement n'est pas utilisé d'une manière qui offre aux terroristes de l'espace, un espace sombre, pour préparer leurs opérations et leurs attaques ».
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Ces derniers mois les grandes agences américaines comme le FBI et la NSA ont réclamé la mise en place de portes dérobées légales pour accéder en toutes circonstances aux discussions et aux contenus, même chiffrés. Mais la Maison Blanche avait indiqué que la voie du dialogue serait privilégiée avec les géants de la Silicon Valley, afin de creuser la faisabilité de « backdoors » légaux sans passer par la case législative. Depuis, Tim Cook a dit et répété l'opposition de principe d'Apple à tout backdoor.
Par ailleurs selon l'officiel de Washington, il serait aussi question de restreindre l'usage des réseaux sociaux et d'améliorer la détection des internautes qui utilisent ces espaces pour promouvoir activement le terrorisme ou commettre des attentats. « Il y a des cas où nous croyons que les individus ne devraient pas avoir accès aux médias sociaux », a-t-il ajouté, en référence à ceux qui promeuvent la radicalisation aussi bien spirituelle qu'opérationnelle.
C'est une position forte au pays du premier amendement, où la liberté d'expression est considérée comme le premier des droits de l'homme.