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L'accord entre Assange et la Suède raté à cause de l'Équateur ?

Impliqué dans une affaire judiciaire en Suède, Julian Assange avait négocié une solution avec la justice pour être entendu sans quitter l'ambassade équatorienne dans laquelle il a trouvé refuge. Mais Quito aurait entravé le processus.

Julian Assange a-t-il manqué un accord judiciaire crucial avec la Suède à cause de la mauvaise volonté de l'Équateur ? C'est la piste que développe le site web Le site américain a pu consulter des courriels internes de l’ambassade équatorienne, montrant que la justice suédoise, qui demande à entendre le cofondateur de WikiLeaks comme témoin dans une procédure pour viol et agression sexuelle, était parvenue à un accord avec M. Assange qui semblait pouvoir contenter toutes les parties. Selon les termes de l’accord, Julian Assange devait être interrogé, dans les locaux de l’ambassade, par des enquêteurs suédois, et se prêter à un prélèvement d’ADN. Un deuxième entretien pourrait avoir lieu le lendemain de la première audition si nécessaire. Mais pour la diplomatie équatorienne, il était hors de question de permettre aux enquêteurs suédois de pénétrer dans l’ambassade si un représentant équatorien n’assistait pas à l’entretien ; ce que la Suède a refusé. Malgré de longues négociations, un accord entre les deux pays n’a pu être conclu, selon Buzzfeed, en raison de la mauvaise volonté de l’Equateur. Quito agacé par Assange Toujours d’après le site américain, le président équatorien, Rafael Correa, s’était agacé cet été de lire dans la presse des révélations sur les contacts entre son pays et l’entreprise de sécurité privée Hacking Team, spécialisée dans la surveillance électronique et touchée par un piratage massif ayant mis en lumière ses contacts avec plusieurs pays non démocratiques. Lire aussi : Le vendeur de logiciels espions Hacking Team victime d’un piratage massif Le président équatorien avait alors accusé, en privé, Julian Assange d’être l’auteur des fuites, depuis les locaux mêmes de l’ambassade. Les relations entre Quito et son protégé, auquel le pays a accordé l’asile diplomatique en 2012, se sont fortement tendues ces derniers mois. L’un des e-mails publiés par Buzzfeed, signé du principal conseiller juridique de la présidence équatorienne, explique qu’« [Assange] ne fait pas partie de ce gouvernement et n’est pas avec nous. Pour l’instant, il n’a pas d’autre choix que de faire attention à ce que nous faisons. Mais s’il nous combat, nous l’enverrons en prison en Suède. » Londres a décidé il y a une semaine de lever la surveillance permanente dont faisait l’objet l’ambassade depuis que Julian Assange s’y est réfugié, pour des raisons d’économies. Mais la Grande-Bretagne a également refusé au fondateur de WikiLeaks, qui souffre de douleurs à l’épaule, un sauf-conduit pour une « permission de sortie » l’autorisant à passer des examens dans un hôpital. En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/pixels/article/2015/10/16/l-equateur-accuse-d-avoir-fait-echouer-un-accord-judiciaire-entre-la-suede-et-julian-assange_4790977_4408996.html#sClp1i2oZUmEvTro.99" target="_blank">Buzzfeed, qui a pu mettre la main sur des e-mails internes de l'ambassade équatorienne à Londres. D'après ces documents, le terrain d'entente trouvé cet été entre le fondateur de Wikileaks et les enquêteurs suédois a été contrarié par Quito.

ACCUSATIONS DE VIOL VISANT ASSANGE

Pour comprendre de quoi il est question, il faut savoir que Julian Assange fait l'objet d'un mandat d'arrêt émis par le parquet suédois, qui veut l'interroger sur une affaire de viol et d'agression sexuelle, dont les racines remontent à 2010..

Julian AssangeL'intéressé est notamment poursuivi pour avoir refusé de porter un préservatif lors d'une relation consentie et d'avoir ainsi fait encourir un risque de transmission d'une maladie à sa partenaire. Cette action en justice a été engagée lorsque la plaignante a rencontré une autre femme qui accusait Julian Assange d'avoir volontairement percé le préservatif qu'il portait au moment du rapport.

Depuis le début, Julian Assange considère que toute cette histoire n'est qu'un coup monté. Selon lui, une reddition aux autorités suédoises entraînerait tôt ou tard une extradition vers les États-Unis, qui veulent le juger dans le cadre des révélations de milliers de documents confidentiels provenant de l'armée et du département d'État. D'après lui, il risque la peine de mort et la Suède lui refuse une garantie de non-extradition.

Dans ces conditions, pas question pour Julian Assange de quitter l'enceinte protectrice de l'ambassade équatorienne.

TROIS ACCUSATIONS SUR QUATRE PRESCRITES

Or, cela pose une vraie difficulté à la justice suédoise : sur les quatre griefs dont il fait l'objet, trois sont d'ores et déjà prescritsComment, dès lors, faire toute la lumière sur cette affaire ? Même pour Julian Assange, ce n'est pas une bonne nouvelle : à supposer qu'il soit innocent, il aurait préféré laver son honneur avec un examen des faits au lieu de profiter d'une règle procédurale qui.

Reste toutefois une accusation. C'est la plus grave des quatre (le viol) et celle dont le délai de prescription est le plus long (dix ans). Il faudrait donc que Julian Assange, qui est déjà réfugié dans l'ambassade équatorienne depuis le 19 juin 2012, y reste jusqu'en 2020, avant de pouvoir mettre un pied en dehors de la représentation diplomatique sans craindre une interpellation par la police britannique.

Afin de débloquer la situation, les deux parties avaient donc trouvé une solution : Julian Assange devait être interrogé par les enquêteurs suédois dans l'ambassade équatorienne. Ce n'est pas la solution idéale aux yeux du ministère public, mais elle a le mérite de faire avancer ce dossier. Il fallait toutefois encore régler certains détails avec l’Équateur, qui a le pouvoir de refuser l'accès à sa représentation aux enquêteurs suédois.

TENSIONS ENTRE ASSANGE ET L'ÉQUATEUR

C'est là que les courriers électroniques consultés par Buzzfeed entrent en scène. Ils révèlent en effet que la diplomatie équatorienne tenait à assister à l'interrogatoire conduit par les enquêteurs suédois. Dans le cas contraire, il était inenvisageable que ces derniers mettent un pied dans l'ambassade. La Suède, évidemment, a refusé : il ne s'agit pas d'une affaire qui concerne l'Équateur.

Rafael CorreaÀ cette ligne intransigeante s'est ajoutée l'affaire Hacking TeamSelon les documents confidentiels obtenus par Buzzfeed, le président de l'Équateur, Rafael Correa, n'a pas du tout apprécié les révélations survenues cet été, qui ont notamment mis en lumière l'existence de discussions entre le gouvernement équatorien — qui a évidemment démenti — et la société spécialisée dans la surveillance électronique.

Aux yeux de Rafael Correa, c'est Julian Assange — vu son passif — qui a piloté cette fuite dans la presse, directement depuis la représentation diplomatique. De quoi nourrir un peu plus la méfiance qu'éprouve l’Équateur envers le fondateur de Wikileaks, comme le prouve le contenu d'un mail d'Alexis Mera, le secrétaire juridique du président, qui mettait les choses au point dès 2012 :

« Je veux être très clair à propos d'Assange. Il ne fait pas partie de ce gouvernement pas plus qu'il n'est avec nous. Pour l'instant, il n'a pas d'autre choix que de faire attention à ce que nous faisons. Mais s'il cherche à nous combattre, nous l'expédierons dans une prison en Suède ».