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François Bayrou ne votera pas la loi Création et Internet

Interrogé ce matin par Jean-Jacques Bourdin sur RMC, le président du Mouvement Démocrate (MoDem) François Bayrou a indiqué qu'il ne votera pas la loi Création et Internet qui doit mettre en place la riposte graduée en France.

"La loi qu'on est en train de voter est une loi régressive", a-t-il estimé. "Je ne la voterai pas parce que je pense qu'elle n'a pas répondu aux questions qui se posent et notamment aux questions de ce grand changement de modèle culturel qu'on est en train de vivre avec Internet".

Mais il faut noter la subtilité du langage. Ne pas voter une loi ne veut pas dire qu'on vote contre. L'ancien candidat à la présidentielle peut décider de s'abstenir, ou plus simplement de ne pas se présenter à l'hémicycle le jour du vote, prévu pour le moment au 9 avril. Comme nous le dénoncions récemment, François Bayrou ne s'est pas présenté une seule fois à l'Assemblée Nationale lors des deux premiers jours du débat sur le projet de loi Création et Internet. Il a "choisi d'ignorer totalement le sujet, et d'oublier dans le désert ces bédoins d'internautes qui avaient pourtant largement contribué à porter le leader centriste très proche des sommets lors des précédentes élections présidentielles", estimions-nous.

Dans sa réponse, François Bayrou a la même réaction que la première secrétaire du Parti Socialiste, qui s'est contentée dans son point presse sur la loi Hadopi de pointer du doigt l'insuffisance économique du projet de loi. Sans évoquer une seule fois le coeur du problème soulevé par la mécanique de la riposte graduée prévue par le gouvernement, qui devrait révolter tous les bancs de l'Assemblée : le contournement de la justice par une autorité administrative qui sanctionnera à la chaîne au détriment des droits de la défense et de la présomption d'innocence.

Si François Bayrou veut convaincre les internautes que son opposition est fondée, il sera bien inspiré de se présenter à l'hémicycle dès la reprise des débats, pour apporter son soutien effectif et son poids politique aux mousquetaires socialistes (Patrick Bloche, Christian Paul et Didier Mathus), et aux quelques députés de la majorité qui osent s'opposer - sans succès - à la riposte graduée (en particulier Lionel Tardy).

Le projet de loi Création et Internet contribue, pourtant, à renforcer un sentiment qu'a exprimé François Bayrou ce matin sur RMC. "Je pense que les choses peuvent se dégrader profondément entre les citoyens français et le pouvoir", a-t-il ainsi prédit. "Je pense que la manière dont un certain nombre de décisions sont prises est une manière qui pour beaucoup de Français pose problème aujourd'hui. Je pense que tous les pouvoirs entre les mêmes mains sans aucune exception, et une entreprise continue, progressive de prise de contrôle de la société française pose problème à beaucoup de français de tous bords". Les jeunes UMP, priés de cacher leur opposition par un soutien caricatural à l'Hadopi, n'en pensent probablement pas moins.