L'UMP demande d'inscrire d'urgence la riposte graduée à l'ordre du jour
Le porte-parole de l'UMP Frédéric Lefebvre, qui a proposé il y a quelques jours de confier à Dominique Farrugia la présidence d'Assises de la Création (pour le remercier de son soutien à Nicolas Sarkozy ?), a publié un communiqué rageur pour s'étrangler du vote de l'amendement 138 au paquet télécom, lors de l'examen du texte mercredi au Parlement Européen. "L'UMP dénonce cette démarche suicidaire pour l'exception culturelle française et demande au Gouvernement d'inscrire en urgence le texte "internet et création" à l'ordre du jour du parlement", indique le parti majoritaire à l'Assemblée Nationale.
"Au Parlement européen Guy BONO et Catherine TRAUTMANN, députés européens PS ont fait voter un amendement qui vise à empêcher l'adoption du projet de loi Français issu du rapport OLIVENNES", note ainsi l'UMP, avant de s'interroger : " Pourquoi tant d'acharnement de la part du Parti Socialiste français contre les auteurs, compositeurs et plus généralement créateurs français ?"
Toutefois, peut-être sans même s'en apercevoir, le porte-parole de l'UMP contredit la ministre de la Culture Christine Albanel, qui affirmait hier sans trembler que le texte voté par l'Assemblée nationale ne changeait strictement rien à l'état du droit. "Le but (de l'amendent) est évidemment d'empêcher l'efficacité d'une procédure éducative souple et rapide qui permette de sensibiliser les internautes à l'acte grave que représente le piratage qui est une atteinte au droit de propriété et la négation du travail de l'artiste", indique le communiqué.
Il faudrait cependant que l'UMP admette, peut-être, que parmi les 573 voix (contre 74) qui se sont exprimées pour le texte, sur un total de 785 sièges que compte le Parlement Européen lorsqu'il est rempli, ne figuraient pas, loin s'en faut, que des eurodéputés socialistes. Le groupe socialiste au Parlement Européen ne compte en effet que 216 membres, c'est-à-dire moins de la moitié des suffrages exprimés contre la riposte graduée.
La France, qui préside l'Union Européenne, ne peut pas sans risque politique aller contre la volonté clairement exprimée par une très large majorité des députés représentant les citoyens européens. Elle tentera toutefois de le faire.