Deux ans et demi après avoir révélé ses cartes mémoires TrustedFlash avec DRM intégré, Sandisk peine toujours à convaincre les consommateurs de se laisser séduire. Quel est l’avantage commercial de cartes mémoires dont le seul effet sur le grand public est de limiter sa capacité à lire ou copier les contenus qui y sont stockés ? « Les cartes TrustedFlash sont hautement sécurisées, grâce à un processeur intégré, un moteur de cryptographie de haute-performance, et une technologie qui empêche de les compromettre, conçus pour fournir un niveau de sécurité bien plus élevé que ce qui existait auparavant sur les cartes mémoires et sur la plupart des équipements électroniques destinés aux consommateurs », expliquait au moment de leur lancement Yoram Cedar, le responsable des marchés émergeants chez SanDisk. Mais c’est un discours pour les professionnels, pas pour Monsieur Dupont.

Qu’à cela ne tienne, Sandisk ne perd pas espoir d’imposer son format. Lors du Mobile World Congress de Barcelone, le constructeur leader mondial de la carte mémoire flash a annoncé un partenariat avec SK Telecom, le premier opérateur mobile coréen, en vue de la création d’une plate-forme de télévision mobile (TMP) et d’enregistrement vidéo (PVR) appuyée sur les cartes TrustedFlash.

Avec cette technologie qui sera proposée chez tous les opérateurs du monde, les consommateurs pourront enregistrer du contenu TV payant sur la carte microSD ou MegaSIM (compatibles TrustedFlash) de leur téléphone, et ce contenu sera crypté pour empêcher sa rediffusion ou le faire expirer au bout de quelques jours. Les portables qui gèrent la norme de DRM OMA 2.0 (Open Mobile Alliance) devraient être compatibles avec le système.

Comme quoi, la folie des DRM n’a toujours pas quitté l’industrie culturelle, qui se refuse toujours d’admettre qu’il est beauoup plus facile de vendre des contenus non protégés à un consommateur qui est prêt à payer que de chercher à contraindre un pirate potentiel à payer s’il n’en a de toute façon aucune intention.

L’accord entre Sandisk et SK Telecom témoigne en tout cas de la volonté des opérateurs, des éditeurs de contenus et des fabricants high-tech de brider la copie non plus seulement sur au niveau logiciel, qui était facilement contournable, mais aussi et surtout au niveau matériel, beaucoup plus difficile à contourner. Ce qui ne sera pas sans poser des questions fondamentales sur la capacité pratique de continuer à bénéficier des exceptions au droit d’auteur permises par la loi.

(merci à Pierre Col pour l’information)


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