Télécharger les chansons sur Deezer, c'est possible avec Dysnomia
Tout de suite après son lancement, le site de musique en ligne gratuit Deezer.com était pointé du doigt pour le laxisme dont les concepteurs avaient fait preuve dans la protection des MP3 contre leur téléchargement.
L'application en Flash a été renforcée pour implémenter un semblant de DRM protégé par des sessions sécurisées. Les logiciels et les sites qui permettaient de télécharger directement sur Deezer sans passer par lui ont alors été réduits au silence... provisoirement.
Un développeur français, Solozerk, a mis en ligne le logiciel Dysnomia (gratuit et open-source, pour Windows et Linux) qui reproduit parfaitement le comportement de l'application Flash protégée, et permet de télécharger les MP3. "Utiliser du cryptage pour 'protéger' Deezer n'a en réalité strictement aucune utilité, puisque qu'on dispose du texte en clair (on a la version en clair du motif de recherche pour la bonne raison que c'est le visiteur qui le tape) et de la version cryptée (en sniffant la requete de recherche envoyée par l'applet pour le motif de recherche)", explique le développeur sur le blog de l'excellent Korben ().
L'exception pour copie privée (art. L122-5 du CPI) permet aux internautes de copier pour eux-mêmes les MP3 qu'ils peuvent écouter sur les services de streaming. Si illégalité du logiciel il y a, c'est éventuellement davantage dans le contournement même de l'application Flash et donc la violation du contrat d'utilisateur de Deezer que dans le champ de la contrefaçon de droits d'auteur. Mais tel qu'est fait Dysnomia, il est semble-t-il impossible à Deezer de repérer qui passe par l'application Flash et qui utilise le logiciel. En interdisant le téléchargement depuis le site officiel, les maisons de disques prennent donc le risque de renforcer ce genre de logiciels qui sont d'abord directement préjudiciables à leur client, Deezer, plutôt qu'à eux-mêmes. Les morceaux téléchargés sont en effet au format MP3 96 kbps, une qualité qui est loin de se suffir à elle-même. Elle ne pose pas plus de préjudice aux labels que les enregistrements radio des années 1980.