François Hollande enterre le débat sur la redevance TV
Fin du marronnier, jusqu'à la prochaine fois.
"Nous avons besoin d'un audiovisuel fort, dans le cadre du pluralisme, dans le cadre d'un certain nombre de principes que porte l'audiovisuel public. (...) Le numérique est un grand enjeu, et il faut des financements. Mais la redevance télévisée (sic) ne peut pas être la variable d'ajustement", a prévenu le chef de l'Etat pour écarter tout d'abord toute idée d'augmenter le montant du prélèvement.
"Là aussi, il faut maîtriser l'appel à la contribution. Pour que le service public puisse être financé, la redevance a son rôle, mais pas seulement la redevance, et c'est pourquoi des réflexions sont engagées. Des arbitrages viendront à la fin du mois", a précisé François Hollande. Mais le président de la République a d'ores et déjà fait savoir son hostilité à l'extension de l'assiette de la redevance aux objets connectés alors que Mme Ernotte souhaitait l'imposer à ceux qui ne regardent pas la télévision sur un téléviseur mais qui possèdent une tablette, un smartphone, un ordinateur ou une box donnant accès à internet et à ses contenus TV.
"Je n'y suis pas favorable", a-t-il prévenu. "Il peut y avoir d'autres pistes, et c'est à partir de la nécessité de financer le service public sans augmenter la redevance de façon déraisonnée que nous prendrons les décisions".
La position de François Hollande n'est pas surprenante puisque déjà la semaine dernière, la ministre du numérique Axelle Lemaire avait publiquement dit son hostilité au projet, comme pour préparer les esprits à son refus. C'est en revanche une défaite pour Fleur Pellerin, qui s'était dit favorable à l'extension de la redevance audiovisuelle, comme l'ensemble de ses prédécesseurs. Le débat naît chaque année ou presque et à la fin, c'est toujours Bercy qui gagne.