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Turquie : deux journalistes de Vice News remis en liberté, un gardé en détention

Accusés d'avoir "participé à des activités terroristes", semble-t-il en raison de l'utilisation de moyens cryptographiques utilisés par l'Etat Islamique, deux journalistes de Vice News ont été libérés. Leur traducteur et guide Mohammed Ismael Rasool, dont l'ordinateur aurait servi au chiffrement, reste en revanche en détention.

La rédaction du magazine Vice News a fait savoir jeudi que ses deux journalistes Jake Hanrahan et Philip Pendlebury qui avaient été arrêtés et placés en détention provisoire en Turquie ont été libérés par la justice, tandis que leur confrère et traducteur Mohammed Ismael Rasool reste poursuivi et privé de liberté. Les trois journalistes, dont le dernier servait également de guide, réalisaient un reportage sur le combat entre les forces turques et les séparatistes kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), lorsqu'ils ont été arrêtés dans la région de Diyarbakir, à l'est du pays. Ils étaient accusés d'avoir "participé à des activités terroristes".

Le ministère des affaires étrangères de Grande-Bretagne a confirmé à Vice News la remise en liberté de Hanrahan et Pendlebury. "Même si nous sommes reconnaissants pour leur libération, nous sommes profondément inquiets d'entendre que notre autre collègue de Vice News, Mohammed Ismael Rasool, a vu sa demande de remise en liberté rejetée par le gouvernement turc".

Alors qu'il est soupçonné d'être impliqué aux côtés de l'Etat Islamique, Rasool est décrit par le magazine comme un "journaliste et traducteur expérimenté qui a travaillé de façon intensive à travers le Moyen Orient avec Vice News, Associated Press, et Al Jazeera". Le site demande aux autorités turques de mettre un terme aussi rapidement que possible à sa détention.

DES OUTILS DE CHIFFREMENT TYPIQUES DES DJIHADISTES ?

Mercredi, Al Jazeera a révélé en citant une source anonyme des autorités turques que les trois journalistes auraient été arrêtés en raison de l'utilisation de moyens de communication chiffrés par le traducteur, qui seraient typiques de ceux utilisés par les organisations terroristes islamistes. Alors que nous avions d'abord pensé à Tor, régulièrement pointé du doigt, il pourrait en réalité s'agir d'outils spécialement conçus par et pour des djihadistes (souvent en exploitant des briques déjà développées comme PGP, AES, etc.).

Le cabinet RecordedFuture avait ainsi publié une longue analyse des moyens de chiffrement employés par Al-Qaïda et par l'Etat Islamique, en montrant l'évolution des outils et de leur popularité depuis la sortie en 2007 du logiciel Mujahideen Secrets. L'EI utiliserait par exemple "Asrar al-Ghurabaa", un système de chiffrement sur le web accessible par Tor.

Mais "censé protéger leur vie privée, il leur permet surtout d'être identifiés comme moudjahidines. Un peu comme s'ils portaient des Nike avec portrait de Ben Laden", fait remarquer le journaliste Jean-Marc Manach, expert des techniques de renseignement.