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Laure de la Raudière (UMP) suggère un DNS racine alternatif

Pour aider la France dans son combat contre l'ICANN, la députée Laure de la Raudière (UMP) propose d'ouvrir les racines DNS à la concurrence et de favoriser l'adoption d'alternatives par une prise en charge obligatoire par les opérateurs nationaux.

Rien ne va plus entre la France et l'ICANN, dont la gestion du système des noms de domaine est de plus en plus vivement contestée, en particulier face à l'ouverture accélérée de nouveaux noms de domaine de premier niveau (TLDs) qui soulèvent tous des problèmes particuliers. Si les discussions brûlantes sur le .Wine ou .Vin ont pour le moment échoué sous la pression européenne, la guerre est belle et bien ouverte entre la France et l'ICANN, à un moment crucial où l'indépendance toute relative de l'institution est sur le point d'être renégociée en remplaçant le poids du gouvernement américain par le poids des entreprises américaines. 

La situation est telle que la députée Laure de la Raudière (UMP), qui n'est pas connue pour son extrémisme ni son idéalisme aveugle dans les questions de régulation sur Internet, propose une solution coup de poing.

Dans une question au Gouvernement envoyée le 18 novembre dernier, l'élue de l'Eure-et-Loir propose ni plus ni moins que de favoriser l'émergence d'un système DNS alternatif, qui mettrait fin à la main-mise de l'ICANN sur le DNS root sur lequel s'appuient aujourd'hui les serveurs DNS des FAI et donc, par conséquence, les navigateurs web.

Techniquement, rien n'empêche l'utilisation de systèmes DNS alternatifs pour accéder à des noms de domaine qui n'existent pas dans le système de l'ICANN. Des solutions très intéressantes ont même parfois été proposées, à l'instar d'un .P2P resté sans lendemain. Mais il est très difficile de les faire adopter ces systèmes. Laure de la Raudière suggère donc au Gouvernement d'y aider en conditionnant l'octroi de licences aux opérateurs télécoms à la prise en charge de tels DNS alternatifs (attention toutefois, il ne faut pas confondre les serveurs DNS ouverts comme peuvent le proposer Google et d'autres, et les racines DNS alternatives, beaucoup plus radicales dans leur approche) :

Mme Laure de La Raudière interroge M. le ministre de l'économie, de l'industrie et du numérique sur les modalités d'accès à Internet à partir de noms de domaine. En effet, l'Internet est devenu le centre des échanges au niveau planétaire et son accès représente un enjeu stratégique. Cet accès est aujourd'hui contrôlé par l'ICANN, organisme américain qui gère les noms de domaine. Cette gestion a pris une ampleur nouvelle avec l'ouverture de nouveaux domaines et les décisions de l'ICANN font l'objet de vives critiques ; les sous-entendus mercantiles y sont partout présents. L'attribution du « .vin » a récemment défrayé la chronique. Il existe des alternatives au contrôle monopolistique de l'ICANN. La concurrence libre et non faussée doit désormais s'exercer dans ce secteur stratégique de l'économie numérique. Des alternatives existent déjà et se fondent principalement sur les racines ouvertes. Des pays comme la Chine ou des acteurs majeurs comme Google semblent déjà utiliser ces systèmes. Aussi, elle souhaiterait connaître la position du Gouvernement sur ce sujet. En particulier le Gouvernement a-t-il étudié la solution de prévoir dans les droits à licence des FAI qu'ils explorent les racines ouvertes validées par l'ARCEP afin de permettre aux services Internet de s'affranchir de l'ICANN sans s'isoler de l'Internet dominant et être facilement trouvables par les internautes naviguant à partir du territoire français ? Quelles en seraient les conséquences pour le secteur de l'économie numérique française ?

Même si le désir d'indépendance à l'égard de l'ICANN peut se comprendre et se défendre, le risque est toutefois grand de parvenir à une forme de balkanisation du web, qui ne serait plus tout à fait le même selon les pays, selon les serveurs DNS racines imposés ou non aux opérateurs nationaux. Il s'agirait sans aucun doute d'un recul qui ramènerait dans une certaine mesure à l'âge du minitel, où le réseau était uniquement national.

Est-ce la bonne approche à avoir ? Dites-nous votre avis.