Même Costa-Gavras croit que la Hadopi n'existe plus
Alors qu'il faisait partie des plus féroces défenseurs de la riposte graduée, le réalisateur franco-grec Costa-Gavras est persuadé que la loi Hadopi n'existe plus. Les internautes, eux, continuent de recevoir des avertissements lorsqu'ils partagent ses films sur les réseaux P2P...
Pauvre Hadopi.
"On a habitué les gens au gratuit et au piratage. Ce sera très long d'inverser la tendance. Je regrette beaucoup qu'on ait mis l'Hadopi en sommeil", se lamente ainsi le réalisateur franco-grec Constantin Costa-Gavras, dans un entretien à Var Matin. "Ce n'était pas la panacée, mais c'était le début d'une prise de conscience importante", ajoute-t-il au passé.
Il y a cinq ans, Costa-Gavras faisait partie de la vingtaine de cinéastes qui venaient pleurer dans les colonnes de Libération et crier leur rage contre les Socialistes qui retardaient l'adoption de la loi Hadopi à l'Assemblée — ils répondaient alors aux 13 confrères qui s'opposaient à la riposte graduée, dont Catherine Deneuve et Victoria Abril (qui paraît-il en ont subi des conséquences professionnelles fâcheuses).
Mais Costa-Gavras n'est pas le seul, loin s'en faut, à croire à tort que François Hollande a tenu sa promesse d'abolir la loi Hadopi. C'est un sentiment qui s'est étrangement diffusé dans la population, comme en témoignait une étude (.pdf) réalisée pour la Haute Autorité elle-même par l'institut CSA, dont les résultats avaient été publiés en juillet 2014.
Elle montrait que seulement 32 % des Français savent que l'Hadopi existe toujours de manière indépendante, et que 21 % croient qu'elle a déjà été absorbée par le CSA. Ils étaient cependant que 9 % à croire la riposte graduée totalement abandonnée :