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Le Peer-to-Peer se rebelle

Ca n'est pas parce que l'on prétend lutter contre le piratage que la fin justifie les moyens. C'est en substance ce que clament des acteurs importants du P2P, TorrentSpy et Razorback, qui portent plainte contre le lobby cinématographique et leurs pratiques judiciaires.

"Trop c'est trop !", s'exclamait récemment la Consumer Electronics Association face au harcellement judiciaire orchestré par l'industrie du divertissement. L'IFPI pour l'industrie du disque et la MPAA pour l'industrie du cinéma se livrent à une grande bataille qui vise à supprimer tout service qui ne serait pas réalisé dans les conditions souhaitées par leurs membres. Mais la manière avec laquelle les deux groupements livrent bataille soulève la colère des assiégés.

Le moteur de recherche TorrentSpy.com fait partie des cibles du lobby de l'industrie cinématographique. Le site, réalisé par la société Valence Media, ne distribue lui-même aucun contenu illégal mais référence les annuaires de sites de liens BitTorrent (qui eux-mêmes ne font que pointer vers un contenu diffusé, ou non, par d'autres). Mercredi, Valence Media et trois de ses employés ont déposé plainte (.pdf) contre la MPAA. Ils reprochent à l'Association hollywoodienne d'avoir offert 15.000 dollars à un ancien collaborateur de la société pour obtenir de manière frauduleuse les informations confidentielles suivantes :
- un fichier Excel de comptabilité ;
- des e-mails de correspondance privée entre les responsables de la société et ses employés, dont certains portent par exemple l'adresse d'un dirigeant, ou d'autres les ordres d'insertion publicitaire des clients ;
- des captures d'écran du backend de TorrentSpy, où figurent entre autres les adresses IP des serveurs et des informations considérées comme secrets industriels par Valence Media ;
- un fichier avec la liste des serveurs de TorrentSpy.com et des informations confidentielles sur ces serveurs ;
- les factures adressées aux clients.

Pris de remors, le "hacker" espion aurait fourni à Valence Media des documents établissant clairement la nature du contrat passé avec la MPAA. "Peu nous importe la manière avec laquelle vous obtenez [les informations]", aurait ordonné Dean Garfield, en charge de la manœuvre pour la MPAA. Celui-ci aurait également promis protection juridique à l'informateur inquiet des représailles. 

"Nous avons des preuves très significatives des agissements illicites et de la participation de la MPAA", assure Ira Rothken, avocat de TorrentSpy. "Nous pensons qu'il est ironique pour la MPAA de prétendre qu'ils protégent les droits des studios de cinéma et ensuite d'aller dehors pirater la propriété des autres", ajoute-t-il. S'il obtient de gain de cause, Rothken pourra exiger le classement des plaintes fondées sur les documents obtenus illicitement.

La MPAA nie en bloc. "Ces affirmations sont fausses", défend Kori Bernards, le vice-président de la communication entreprise de la MPAA, dans un e-mail adressé en réponse à CNet News.com. "TorrentSpy essaye d'obscurcir les faits pour cacher le fait qu'ils facilitent le vol. Nous sommes confiants sur le fait que notre plainte contre eux sera un succès parce que la loi est de notre côté", affirme-t-il.

Pour autant, il semble que la MPAA et ses membres aient quelques soucis de méthode avec les acteurs qu'ils attaquent en justice. Selon nos informations, le serveur eDonkey suisse Razorback serait également passé à l'offensive. Une plainte a déjà été déposée il y a quelques jours par l'association à l'encontre de certains studios de cinéma, et d'autres plaintes devraient suivre sur des chefs d'accusation très divers, a-t-on appris de source proche du dossier. Ces plaintes de David contre Goliath pourraient semer une certaine pagaille dans la lutte contre le P2P... Nous reviendrons plus en détail sur ces plaintes dans quelques jours.