Philadelphie interdit les armes imprimées en 3D
La ville de Philadelphie a décidé, à l'unanimité, d'interdire l'impression 3D d'armes à feu par ses concitoyens. Une première qui pourraient en inspirer d'autres.
Dans un pays où la possession d'armes est encore considérée comme un droit civil garanti par la Constitution, la ville de Philadelphie devient la première autorité au monde à interdire explicitement l'impression d'armes à feu à partir d'une imprimante 3D.
En pratique et par définition, il est en effet beaucoup plus difficile d'interdire la fabrication personnelles d'armes avec une imprimante 3D à domicile que d'interdire la commercialisation d'armes dans des boutiques qui ont pignon sur rue, ou même dans les commerces sur Internet. La police ne peut pas vérifier au sein de chaque foyer ce qui est fait d'une imprimante 3D personnelle. Tout au plus peut-elle espérer limiter la diffusion des modèles 3D, mais ces derniers s'échangent librement sur les réseaux P2P.
C'est d'ailleurs pour éviter que les imprimantes 3D puissent être utilisées pour fabriquer des armes que des responsables politiques imaginent déjà brider les imprimantes 3D pour éviter l'impression de certains objets, ce qui est d'ores-et-déjà traduit par certains fabricants d'imprimantes dont les logiciels interdisent l'impression de pièces d'armes à feu.
Même si le phénomène de l'impression d'armes est extrêmement réduit, et ne représente qu'une frange très minime des amateurs d'impression 3D, il ne fait aucun doute que le législateur tentera d'instrumentaliser le risque pour obtenir une réglementation stricte des imprimantes 3D. Les enjeux sont énormes. Ce qui est faisable avec des armes sera faisable pour interdire toute impression d'objet protégé par des droits de propriété intellectuelle.
En France, c'est cette question du piratage par impression 3D qui a inquiété un député.