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Orange s'engage sur le respect de la vie privée

Lors de sa conférence, Orange a annoncé une série d'engagements en matière de vie privée. En quatre axes, l'opérateur promet la sécurité des données, le contrôle de leur utilisation, la transparence de leur traitement et un accompagnement. Un programme ambitieux, mais dont les contours restent à préciser et l'application à démontrer.

Au cours de sa conférence de presse, Orange n'a pas seulement parlé de domotique ou de divertissement numériqueL'opérateur a aussi abordé le sujet hautement sensible de la vie privée sur Internet. Alors que l'actualité récente a mis en lumière l'espionnage de masse mis en œuvre par les agences de renseignement occidentales, l'entreprise française a voulu affirmer son engagement dans ce domaine.

En la matière, la promesse d'Orange s'articule autour de quatre principes :

Concrètement, qu'est-ce que cela signifie ? "Qu'il n’est pas question pour Orange d’exploiter vos données personnelles pour les vendre à des tiers", jure l'opérateur, qui veut "relayer ces engagements auprès de ses sous-traitants et de ses partenaires commerciaux". Mais pour l'heure, ça reste encore très flou. Il faudra observer comment Orange compte appliquer dans les faits ses promesses. Et avec quelle efficacité.

Une application mobile est d'ores et déjà annoncéeIl s'agit d'un "espace unique" dans lequel l'usager peut "contrôler ses données personnelles et accéder à une gamme de services de protection spécifiques et recommandés par l'opérateur", comme l'antivirus ou le contrôle parental. Seule la version Android est évoquée, mais on peut supposer sans risque que l'opérateur l'adaptera au moins pour iOS.

Avec l'application, qui nécessite au moins une activation via le réseau mobile, l'usager "peut à la fois visualiser et gérer les infos partagées avec son opérateur, contrôler les données utilisées par ses applis, visualiser ses usages digitaux de manière innovante mais aussi accepter de partager ses données personnelles afin de bénéficier d’une meilleure expérience client".

Un point n'est toutefois pas clair : Orange évoque les données personnelles en termes d'autorisation, de vérification, de possession. En revanche, l'opérateur ne dit rien sur la récupération des données, par exemple pour transférer des documents et / ou contacts du Cloud d'Orange vers un autre service en ligne alors qu'il existe des procédures spécifiques pour récupérer ses données.

Quoiqu'il en soit, l'engagement d'Orange survient quelques mois après que l'opérateur ait été sélectionné aux Big Brother Awards 2013 "pour avoir voulu mettre en place des outils de DPI de surveillance des activités internet privées de ses abonnés, sous couvert de leur proposer de meilleures publicités ou services".

Reste une interrogation : comment mesurer l'efficacité et la réalité des engagements d'Orange, qui promet d'aider ses "clients et utilisateurs à maîtriser, gérer et contrôler leurs données personnelles ainsi que les utilisations qui en sont faites" ?

Tout dépend sans doute du critère auquel on s'intéresse : peut-être que la promesse d'Orange sera tenue dans le cas d'un sous-traitant ou d'un partenaire commercial. Mais dans le cas d'une agence de renseignement, qui cherche à tout capter ? En la matière, l'on voit difficilement comment Orange pourrait faire barrage. Autrement dit, Orange s'engage sur une certaine protection, mais pas pour une protection absolue.

Rappelons d'ailleurs, qu'en plus de l'écoute au fil de l'eau des agences de renseignement, certaines disposent d'accords particuliers avec le secteur des télécommunications. Au début du mois, le Guardian relatait les bonnes performances de la DGSE dans l'espionnage, grâce à sa relation privilégiée avec une société de télécommunications, mais dont l'identité n'a pas été dévoilée.

( photo : Benoît Tabaka )