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"J'ai tué un homme". La confession sur YouTube.

Le confessionnal de l'église peut-il être remplacé par la confession publique sur Internet ? Un jeune homme de l'Ohio, aux Etats-Unis, a avoué sur YouTube avoir tué un homme, sur la route, alors qu'il conduisait en état d'ivresse. Il souhaite que son message puisse servir de prévention.

Musique douce, ton apaisé, regard fixé sur la caméra. La voix est grave et profonde, la lumière est tamisée. On dirait un slam. C'est une confession de meurtre. Le 3 septembre dernier, l'organisation "Because I Said I Would" a publié sur YouTube une vidéo de Matthew Cordle, un jeune homme de 22 ans inconnu jusqu'alors, qui avoue dès la première phrase qu'il a "tué un homme". Le message est d'une incroyable gravité. La mise en images d'une esthétique troublante.

"J'étais sorti avec des amis. Nous buvions tous très joyeusement. Nous allions de bar en bar. Je voulais juste avoir du bon temps, et j'ai perdu le contrôle", raconte-t-il dans la vidéo vue par près de 1,7 million d'internautes. "Cette nuit-là, j'ai fais une erreur et j'ai pris ma voiture. Je me suis complètement évanoui, juste en essayant de rentrer à la maison. Je me suis retrouvé du mauvais côté de la route, pris dans le trafic à contre-sens, et j'ai percuté une voiture. J'ai tué un homme".

Dans les premières minutes de la vidéo, le visage est flouté et la voix légèrement déformée. Il ne s'agit pas pour l'association de masquer l'identité du confessé, qui est révélée dans la suite de la vidéo, mais de ne pas personnaliser le message pour que chacun se sente concerné. Le procédé n'est pas journalistique, il est cinématographique. Artistique.

Après l'accident, Matthew Cordle raconte avoir consulté des avocats renommés. Ces derniers lui auraient alors expliqué que dans des situations similaires, il était arrivé que d'autres conducteurs ne soient pas (ou peu) condamnés. Il suffirait qu'il mente sur les raisons réelles de l'accident, et de parvenir à faire invalider le test sanguin qui démontre le taux d'alcoolémie, pour s'en sortir. "Mais je ne voulais pas suivre ce chemin là", assume le jeune homme, avant que son visage soit révélé, ainsi que son nom, le nom de la victime, et la date de l'accident (le 22 juin 2013).

"Quand je serai mis en examen, je plaiderai coupable, et j'assumerai l'entière responsabilité de ce que j'ai fait", promet-il face caméra, avant d'exprimer tous ses regrets et de souhaiter que son expérience puisse servir de leçon. "Je vous en supplie, et je dis bien "supplie", s'il vous plait, ne conduisez pas après avoir bu". Comme le veut le concept de l'organisation "Because I Said I Would" ("parce qu'ai dit que je le ferai"), le jeune homme inscrit également sa promesse sur un bout de carton, comme un serment.

Depuis, le procureur a annoncé son intention de requérir la peine maximale, soit 8 ans et demi de prison. Mais il s'est dit touché par la vidéo. "Lorsque j'ai vu la vidéo la première fois — et je dirais à chaque fois depuis, j'ai trouvé que c'était une vidéo très convaincante qui semblait exprimer un remord vraiment sincère".