L'ancien ministre de l'économie Thierry Breton, désormais PDG du groupe Atos, veut défendre l'idée de créer une forme d'espace Schengen pour la circulation des données personnelles. Libre en Europe, cette circulation serait régulée lorsqu'elle passe la frontière.

L'affaire du programme de surveillance PRISM et l'ensemble des révélations d'Edward Snowden sur les activités de la NSA et d'autres agences d'espionnage devrait rendre un grand service aux professionnels du cloud européens, heureux de trouver là l'argument pour vendre leurs prestations d'hébergement face aux concurrents américains comme Amazon ou Google.

Alors que l'on parlait hier de souveraineté nationale dans le cloud, l'enjeu est désormais clairement de créer une forme de souveraineté européenne, en privilégiant voire en rendant obligatoire le stockage de certaines données à l'intérieur des frontières de l'Union Européenne. C'est toute l'idée développée ce mardi matin par l'ancien ministre de l'Economie Thierry Breton, qui dirige désormais la société Atos, laquelle est justement chargée de coordonner un projet de cloud européen baptisé Artist, doté d'une enveloppe de 9,7 millions d'euros financée pour partie par la Commission européenne.

Thierry Breton sera reçu vendredi à l'Elysée, et la semaine prochaine par la chancelière allemande Angela Merkel, pour être consulté sur la protection des données personnelles en Europe. A cette occasion, avec d'autres grands patrons du numérique, le chef d'entreprise entend proposer "de créer une sorte de Schengen des données", a-t-il expliqué sur Europe 1, en référence à l'espace Schengen. A l'intérieur de la zone, la circulation est libre, mais pour les échanges avec l'extérieur, les contrôles sont renforcés.

"L'Europe doit protéger les données de nos compatriotes. Pour se faire, sur le continent européen, il y aura la liberté totale des données d'un pays à un autre mais à l'extérieur de l'Europe, ces données doivent être stockées sur le territoire européen", a ainsi défendu Thierry Breton. Les Google, Amazon, Apple et autres Microsoft auraient l'obligation de stocker les données des Européens en Europe, ou à défaut, de placer ces données sous un régime qui corresponde au standard minimum fixé par l'Europe.

Reste à voir quelle peut être la traduction concrète d'une telle proposition dans un environnement internet qui est par définition international.

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