Une erreur dans le texte ?

C'est le bon endroit pour nous l'indiquer !
Attention, ce formulaire ne doit servir qu'à signaler une erreur. N'hésitez pas à utiliser la page de contact pour nous contacter ou nous faire part de vos suggestions. Merci.

Etape 1

Cliquez sur les paragraphes contenant des erreurs !

Pour Canal+, la catch-up TV est aussi un moyen de censurer

N'ayant pas apprécié l'intervention militante d'une collaboratrice dans l'émission "Touche Pas à Mon Poste" de sa filiale D8, le groupe Canal+ a décidé de censurer le replay de l'émission sur son service de Catch-up TV. Mais alors que l'intervention elle-même est restée, c'est la réaction de Jean-Luc Mélenchon qui a été censurée.

Les chaînes de télévision rêvent du jour où il sera techniquement impossible de voir ou de revoir une émission sans passer par ses propres services. Les tentatives de contrôle existent déjà, à l'instar de l'impossibilité d'enregistrer TF1 ou M6 sur la Freebox ou d'autres enregistreurs numériques, sans que la copie soit protégée par un DRM pour éviter son exportation sur d'autres supports. A terme, comme le montrent le procès intenté à Wizzgo, les chaînes souhaitent que leurs propres portails de vidéo à la demande et de catch-up TV remplacent les magnétoscopes et la copie personnelle.

Mais le fait de pouvoir enregistrer soi-même et de diffuser des extraits d'émissions enregistrées est aussi une liberté qui peut s'avérer précieuse, comme l'illustre cette enquête d'Arrêt sur Images sur la censure du replay d'un numéro de l'émission "Touche Pas à Mon Poste", sur D8.

Pour dénoncer les réductions de salaire drastiques qui seraient imposées aux intermittents du spectacle par la maison-mère Canal+, une des collaboratrices de l'émission s'était invitée jeudi dernier sur le plateau, discours à la main. L'animateur Cyril Hanouna avait alors réagi avec sympathie et humour, pour dédramatiser la scène qu'ont pu voir en direct tous les spectateurs de D8, c'est-à-dire près d'un million de téléspectateurs.

Mais le groupe Canal+ a cru pouvoir effacer les traces, et a d'abord bloqué la diffusion du replay de l'émission sur le service de catch-up TV de D8, qui ne proposait pas de revoir ce numéro le lendemain, comme c'est la coutume. Il l'a ensuite mis en ligne, mais débarrassé de la réaction de Jean-Luc Mélenchon, qui avait vu dans l'intervention de l'intermittente l'illustration d'un "système qui repose sur l'exploitation terrifiante des gens".

Plus que l'intervention elle-même de la collaboratrice, qui fait toutefois l'objet d'une procédure disciplinaire interne, c'est l'exploitation politique qu'en a fait Jean-Luc Mélenchon que Canal+ a voulu censurer. Mais la scène est tout de même visible, notamment grâce... au Parti de Gauche qui a carrément diffusé l'intégralité des 56 minutes de l'émission sur Dailymotion, sans que celle-ci fasse (pour l'instant ?) l'objet d'une demande de retrait par Canal+.