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Comment Al-Quaïda essaye de hacker les drones américains

Les membres d'Al-Quaïda espèrent-ils réussir à flouer les drones qui multiplient les frappes aériennes, opérées par des pilotes situés à des milliers de kilomètres du front ? Un document retrouvé au Mali par Associated Press livre aux jihadistes une série de conseils pour éviter les attaques de drones, dont certains visent à hacker leurs communications. 

Depuis le début de la guerre que livrent les Américains contre Al-Quaïda, les frappes des drones de la CIA auraient fait 4 700 morts au Pakistan, en Somalie et au Yemen, selon le chiffre communiqué par un sénateur de Caroline du Sud. Le nombre n'est pas confirmé par l'administration Obama, pour qui le sujet des frappes opérées par des engins pilotés à des milliers de kilomètres de distance reste tabou. Il l'est dans toute la société américaine, au point qu'Apple a censuré une application qui recensait les attaques de drones et leurs conséquences, au motif que le contenu était "excessivement intolérable ou crû".

Pour Al-Quaïda, les drones sont en tout cas une réalité contre laquelle ils essayent de faire face. Y compris avec des moyens technologiques sophistiqués. Ainsi, Associated Press a découvert au Mali, dans un bâtiment abandonné de Tombouctou, ce qui serait une photocopie (.pdf) d'une liste de 22 "astuces" établie par un fondamentaliste yéménite, et qui aurait circulé sur certains forums de jihadistes.

La première recommandation de la liste est de hacker les drones. "Il est possible de connaître l'intention et la mission du drone en utilisant l'appareil "sky grabber" fait par les Russes, pour infiltrer les ondes et les fréquences du drone", affirme le document. "L'appareil est disponible sur le marché pour 2 595 dollars et celui qui le met en oeuvre devrait être un connaisseur de l'informatique".

L'astuce n'est cependant pas nouvelle. La possibilité d'utiliser SkyGrabber a été documentée dès 2009 par le Wall Street Journal, qui indiquait à l'époque que le logiciel russe coûtait seulement 26 $. Il avait été mis au point non pas pour intercepter les communications des drones, mais pour pirater les vidéos, images et musiques envoyées par satellite. Depuis, le Département de la Défense a fait chiffrer l'ensemble des communications de ses drones (oui, ça n'était apparemment pas le cas en 2009).

Mais la liste des astuces technologiques ne s'arrêtent pas là. Le document conseille d'utiliser des "appareils qui diffusent des fréquences ou des paquets de fréquences pour déconnecter les contacts et brouiller les fréquences utilisées pour contrôler les drones". Là encore, il cite un dispositif russe, le Racal.

Plus artisanal, les astuces d'Al-Quaïda conseillent aussi de construire son propre appareil de brouillage avec une "dynamo remplie d'un pôle de cuivre de 30 mètres" (?), ou de brouiller les communications en utilisant de vieux appareils électriques mal isolés, qu'il faudrait faire tourner en permanence. Il raconte ainsi que l'armée yougoslave aurait réussi en son temps à détourner des missiles guidés de l'OTAN, grâce à de simples fours à micro-ondes qui auraient parasité les signaux de guidage.

Enfin, la dernière des astuces prévient les leaders d'Al-Quaïda et les "personnes recherchées" qu'ils ne "devraient pas utiliser d'équipements de communication", parce que "l'ennemi conserve habituellement une empreinte vocale à travers laquelle ils peuvent identifier la personne qui parle et la localiser".