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Le méga Big Brother britannique mitraillé par Jimmy Wales et Berners-Lee

Examiné par les députés britanniques, le projet de loi du gouvernement britannique qui obligerait les FAI à stocker pendant 1 an des données très détaillées sur les communications de leurs clients est vivement critiqué. Jimmy Wales, le fondateur de Wikipedia, et Tim Berners-Lee, l'inventeur du web, tirent la sonnette d'alarme.

Le projet paraît tellement énorme et inacceptable que l'on a encore du mal à croire qu'il puisse devenir une réalité au pays du Bill of Rights. Et pourtant.

En mai dernier, la Reine Elizabeth II elle-même confirmait dans un discours que son gouvernement avait bien l'intention de faire adopter un projet de loi qui aurait pour effet de mettre l'ensemble des Britanniques sous surveillance étroite. La loi, si elle est votée, ferait obligation aux fournisseurs d'accès à internet de conserver dans un registre l'ensemble des données de connexion de leurs abonnés, de façon beaucoup plus précise qu'actuellement. Aujourd'hui, les FAI notent l'heure à laquelle un abonné se connecte à internet, et à quelle heure il se déconnecte ; mais avec le projet de loi, ils auraient l'obligation de conserver pendant 12 mois l'ensemble des URL visitées par leurs clients, ou encore les métadonnées de tous les e-mails ou appels VoIP (tels que Skype) de l'internaute.

Et puisque certaines données ne sont pas hébergées sur le sol britannique (par exemple les e-mails échangés via Gmail), le projet de loi dont le coût est évalué à 2,2 milliards d'euros prévoirait d'obliger les FAI à collecter et à conserver des données de services étrangers qui transitent par leurs réseaux.

Wikipedia prêt à chiffrer toutes ses communications

"Ce n'est pas le genre de choses que j'attendrais d'une démocratie occidentale", s'est énervé Jimmy Wales, le fondateur de Wikipedia, devant les parlementaires britanniques. "C'est le genre de choses que j'attendrais de la part des Iraniens ou des Chinois". Il prévient que si le projet de loi passe, Wikipedia chiffrera l'ensemble des communications avec la Grande-Bretagne, pour ne pas que le Gouvernement puisse réunir une base de données de toutes les pages lues dans l'encyclopédie par les sujets de sa Majesté. Il estime que les Britanniques adopteront massivement des outils permettant de masquer leurs communications.

Citée par le Guardian, la London Internet Exchange (Linx) a pour sa part critiqué le risque énorme que représenterait une base de données de toutes les connexions de tous les Britanniques. Outre l'outil inédit et redoutable de "profilage" de tous les individus du pays (connectés à Internet), la base de données serait l'objet de toutes les convoitises pour les hackers du monde entier. Pour Linx, la moindre faille dans la base représenterait "une menace significative sur la sécurité nationale".

Fêté comme un héros national lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques, le père fondateur du web Tim Berners-Lee s'est lui aussi agacé du projet de son gouvernement. "Je suis inquiet", a-t-il déclaré avec flegme, lors de la présentation d'un classement qu'il inaugure sur la place du web dans le monde (où la France est placée 14ème). "Si la Grande-Bretagne adopte une législation draconienne qui permet au Gouvernement de bloquer des sites web ou d'espionner les gens, ce qui diminue la protection de la vie privée, à l'avenir ils pourraient se retrouver bien plus loin dans les classements". Aujourd'hui, la Grande-Bretagne occupe la troisième marche du podium derrière la Suède et les Etats-Unis.