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Apple rejette une application parce que la vérité crue peut choquer

Cachez-moi ces morts dont mes clients ne veulent pas entendre parler. Apple a rejeté par trois fois une application baptisée "Drone", qui permet de s'informer sur l'action des drones militaires employés par l'armée américaine en Afghanistan. 

Par le passé, nous avons souvent vu Apple rejeter des applications pour des motifs souvent contestables. On a ainsi vu la firme de Cupertino refuser de publier sur son App Store une bande dessinée jugée trop violente, un simulateur de bruits de pets jugé inutile, des magazines osant parler de sexe à leurs lecteurs, des contenus qui le concurrencent, ou encore des utilitaires permettant de contrôler BitTorrent à distance. La liste des applications rejetées pour d'autres motifs que la sécurité ou le bon fonctionnement est innombrable.

Il est aussi arrivé en 2010 à Apple de supprimer l'application d'un caricaturiste primé d'un prix Pulitzer, au motif qu'elle affichait des dessins jugés "offensants" pour les personnalités politiques caricaturées. La colère des médias, enfin conscients du pouvoir de la firme adorée, avait à l'époque obligé Apple à faire marche-arrière.

Mais visiblement, l'affaire n'a pas découragé Apple de se livrer à une forme de contrôle politique de bienséance (oui, à une forme de censure). Le New York Times rapporte en effet qu'Apple a rejeté à trois reprises (!) une application dont la seule fonction est de montrer à l'utilisateur l'ampleur et les conséquences des frappes aériennes réalisées avec des drones. Elle exploite des bases de données publiques pour établir une carte et avertir l'utilisateur des nouvelles frappes et de leurs résultats : nombre de civiles et militaires tués ou blessés, dommages matériels occasionnés... Aucune photo n'est publiée. Il s'agit uniquement d'une carte et de résumés textuels.

La première fois, Apple a trouvé que l'application n'était "pas utile ou suffisamment divertissante" (sic).

La deuxième fois, après quelques ajouts de fonctionnalités, Apple a jugé que la présence du logo de son concurrent Google sur la Google Map utilisée pour localiser les frappes était contraire à son règlement.

Enfin la troisième fois, Apple a jugé que l'application avait un contenu "excessivement intolérable ou cru".

Interrogé par le journal, Apple a reconnu la censure, sans vouloir y apporter davantage de commentaires.