Rendu public dimanche à l’occasion de son grand meeting à Marseille, l’hymne musical de Nicolas Sarkozy fait déjà l’objet d’un détournement. Le blog Cellule de Crise l’a remixé avec une chanson du rappeur Hamé, du groupe La Rumeur. Le candidat UMP peut-il s’y opposer ?

Dimanche dernier, les militants présents au premier grand meeting de Nicolas Sarkozy à Marseille ont pu entendre l’hymne du candidat, très hollywoodien. Une idée de Franck Louvrier, le conseiller en communication du président-candidat. Selon Europe 1, la musique composée par Laurent Ferlet « a été enregistrée à Sofia, en Bulgarie, pour des raisons économiques« .

De quoi faire bondir les artistes-interprètes français, qui s’étaient offusqués du fait que l’Orchestre de Prague propose d’enregistrer de la musique libre à moindre frais, là où les musiciens français veulent garder l’exclusivité de leurs droits voisins et se font généralement payer plus cher à l’enregistrement :

https://youtube.com/watch?v=_SEfwJ6vbKY%3Frel%3D0

Même s’il est financé par le contribuable, qui rembourse les frais de campagne engagés par les principaux candidats à l’élection présidentielle (dès lors qu’ils atteignent 5 % de voix au premier tour), l’hymne de Nicolas Sarkozy n’est pas dans le domaine public, ni sous licence libre. Le droit d’auteur strict s’applique, du point de vue légal. Du point de vue de la légitimité, c’est un autre débat qui pourrait s’ouvrir.

Le blog Cellule de Crise, qui milite contre le racisme et ne cache pas son opposition à Nicolas Sarkozy, a en effet décidé de lancer des mash-ups entre l’hymne du candidat UMP et des textes engagés. Il commence avec la chanson « Pas de justice, pas de paix » du rappeur Hamé, du groupe La Rumeur. Sauf à estimer qu’il s’agit d’une parodie ou d’un pastiche, auquel cas l’article L122-5 4° du CPI s’applique (mais nous en doutons puisque ce caractère ne ressort pas de l’écoute du morceau prise indépendamment du contexte), il s’agit au sens juridique d’une contrefaçon :

https://w.soundcloud.com/player/?url=http%3A%2F%2Fapi.soundcloud.com%2Ftracks%2F37261374&auto_play=false&show_artwork=false&color=ffbf00

A voir si l’UMP laissera faire au nom de la liberté d’expression et/ou du « domaine public de fait », ou si elle fera usage de ses droits de producteur pour demander le retrait des détournements de son hymne. Les paris sont ouverts.

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