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BlackBerry prêt à couper ses services en cas d'émeute

Entendu par les parlementaires britanniques, Research In Motion, le constructeur canadien des smartphones BlackBerry, s'est montré disposé à couper ses services de communication en cas de violents affrontements. RIM est depuis la fin des émeutes au Royaume-Uni régulièrement montré du doigt. Il fournit en effet un service chiffré dans lequel il est très difficile d'identifier les individus.

C'est une mesure extrême, que Research In Motion (RIM) est prêt à assumer. Le constructeur canadien, célèbre pour sa marque de smartphone BlackBerry, a fait savoir devant les parlementaires britanniques qu'il était disposé à couper son service de messagerie instantanée, BlackBerry Messenger (BBM), si de violents affrontements se déclenchaient, comme ceux qui ont secoué le Royaume-Uni au début du mois d'août.

Couper les réseaux pour limiter les actions des émeutiers

"De notre point de vue, nous respectons la loi et si la justice demande de fermer les réseaux de communication mobiles [...], nous nous y plierons et nous travaillerons avec les opérateurs de télécommunications pour les aider à respecter leurs obligations telles qu'elles sont définies par la loi" a expliqué l'entreprise. Une position différente de Twitter et de Facebook, également entendus par les élus.

Couper les réseaux sociaux en cas d'émeute ? "Ce serait une idée absolument horrible" a jugé pour sa part le responsable de la politique de Twitter, Alexander MacGilllivray. D'après lui, de pareils services peuvent être utiles en cas de crise pour tenir les gens informés de la situation, pour témoigner ou rassurer des proches. Une position partagée par Richard Allan, le directeur des relations publiques de Facebook en Europe.

37 % des jeunes britanniques utilisent BBM

Depuis les graves troubles qui se sont déroulés au Royaume-Uni, Research In Motion est particulièrement sous pression. Les smartphones BlackBerry sont en effet très prisés de l'autre côté de la Manche, surtout chez les jeunes. Selon le régulateur des télécommunications anglais, l'Ofcom, 37 % des adolescents utilisent le BlackBerry Messenger pour communiquer.

Le service, gratuit, propose de chiffrer tous les échanges textuels et ne lie les utilisateurs entre eux que par des identifiants numériques sous forme de codes PIN. Ces derniers ne permettent pas, en principe, de savoir qui se cache derrière quel identifiant. Même le constructeur canadien ne peut pas le savoir. Ce qui n'arrange pas les affaires des services secrets du MI5, obligés de déchiffrer les protections du BBM.

RIM prêt à coopérer

Pour les autorités, il est clair que les services de BlackBerry ont aidé les émeutiers à commettre leurs méfaits. Preuve en est, dès le 11 août le premier ministre britannique a haussé le ton contre les réseaux sociaux et les services de communication. David Cameron avait alors évoqué la possibilité de couper l'accès à ces espaces, au moins pour certains individus.

Pour calmer la polémique autour de certaines spécificités de son service, RIM avait assuré qu'il était prêt à coopérer avec le gouvernement britannique. Bien qu'il ne puisse pas officiellement révéler le nom des utilisateurs de BBM, pas plus qu'il ne peut donner les clés pour déchiffrer les communications, RIM a fait savoir qu'il peut révéler les noms des utilisateurs et leurs contacts présents à un certain moment et à un endroit précis. Au risque de donner du grain à moudre aux régimes autoritaires.

Un blocage peu probable ?

À en croire les informations rapportées par Reuters, il est toutefois assez peu envisageable, selon la ministre de l'intérieur, que le gouvernement aille aussi loin. La sortie de David Cameron sur les réseaux sociaux était surtout de nature politique afin de délivrer un message à la population, même s'il a été perçu autrement à l'étranger. Pas de risque immédiat que BBM soit fermé en cas de trouble, d'autant qu'il faudrait l'aval de la justice.

Surtout que le blocage des réseaux sociaux et des services de communication pourrait produire l'effet inverse de celui escompté. La suspension de ces espaces, en plus de porter un grave coup à la liberté d'expression, pourrait bien aggraver la situation. C'est en tout cas l'analyse faite dans une étude récente, qui estime que la censure amplifie les émeutes.