Vivendi est très bien informée de l'activité de l'Hadopi !
Jeudi se tenait à Paris un colloque sur la lutte contre la contrefaçon organisé par l'Union des Fabricants (Unifab), auquel participait notamment Vivendi et sa fameuse lobbyiste Sylvie Forbin.
Omniprésente dans les couloirs, la lobbyiste a confié hier des données que l'Hadopi se refuse pourtant à communiquer publiquement. Sans que ça n'entraîne la moindre réaction de la part de la présidente de la Haute Autorité, présente à ses côtés sur l'estrade, Sylvie Forbin a détaillé jeudi le nombre d'adresses IP identifiées chaque jour par les FAI pour le compte des ayants droit. C'est ainsi ce que rapporte PCInpact :
Orange : 3000 demandes
SFR : 1800 demandes
Free : 1500 demandes
Bouygues 300 demandes
Or jamais l'Hadopi n'a accepté de communiquer de tels chiffres, qu'elle estime confidentiels et relever de la seule Commission de Protection des Droits, en principe totalement indépendante des ayants droit. Tous les tiers sont censés être au même régime de confidentialité, qu'il s'agisse des journalistes, du grand public, ou des professionnels du monde culturel qui la saisissent. Il est donc "étonnant", pour le dire avec une fausse naïveté, que l'une des plus efficaces lobbyistes de l'industrie culturelle française soit ainsi dans le secret de l'Hadopi, et trouve cela tellement normal qu'elle se permette même de communiquer à sa place.
Par ailleurs, toujours très bien informée, Sylvie Forbin croit savoir que les futures fonctionnalités pertinentes des moyens de sécurisation labellisés par l'Hadopi vont permettre une sécurisation au niveau des box des FAI, comme l'avait imaginé Michel Riguidel dans la première version. En effet selon la lobbyiste de Vivendi, maison-mère de SFR, la sécurisation labellisée Hadopi "va permettre aux usagers de bonne foi d'introduire ou d'activer dans les nouvelles box qu'ils achèteront, des dispositifs qui permettront de les aider à faire ce cheminement et à paramétrer l'usage de leurs enfants, l'usage de leur famille vers des offres légales et à pouvoir eux-mêmes aussi organiser leur propre espace".
Selon nos informations, de source très proche du dossier, aucun fournisseur d'accès n'a transmis ses observations à l'Hadopi lors de la première consultation sur les moyens de sécurisation. Une abstention, là aussi, étonnante.