Le Conseil Economique et Social craint que l'Hadopi nuise aux films d'auteur
Dans une étude publiée cet été, le Conseil Economique et Social se demande si l'interdiction du partage de fichiers est une politique culturelle pertinente, alors que les films les moins vus en salle mériteraient d'être diffusés gratuitement pour leur offrir une audience.
Le Conseil Economique, Social et Environnemental a publié au mois de juillet une étude (.pdf) passée inaperçue sur "l'industrie de l'image", présentée par Christian Dutoit au nom de la section des activités productives, de la recherche et de la technologie.
Il note ainsi l'adoption de la loi du 12 juin 2009, la première loi Hadopi, mais avec une étonnante réserve sur la pertinence économique et culturelle de la lutte contre le partage de fichiers.
Cependant, force est de constater que les œuvres les plus téléchargées sont aussi celles qui connaissent le plus fort succès en salle et dont les droits de diffusion à la télévision sont également les plus élevés. Une question reste cependant en suspend : dans quelle proportion précise la piraterie impacte le niveau de fréquentation en salle d'un film à succès, ainsi que sa vente en produits dérivés (DVD, Blu-Ray...) ?
Dès lors, la proposition formulée par MM Terzian et Schumann lors de leurs auditions devant la section des APRT, prend tout son sens : comment organiser le téléchargement légal et gratuit de films d'auteur notamment n'ayant rencontré que peu de succès ou un succès limité lors de leur sortie ?
Voilà une question de politique culturelle essentielle que le Conseil Economique et Social pose sans apporter de réponse.
Nous avons plusieurs fois évoqué ce paradoxe de la lutte contre le piratage au sujet des séries TV.