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La RIAA lie la hausse du piratage avec la destruction d'emplois

S'appuyant sur des statistiques fournies par le département du travail américain, la RIAA affirme que le piratage est en train de dévaster le nombre de musiciens en activité. À en croire le graphique, le nombre de musique enregistrée et le nombre de personnes employées dans ce secteur sont en baisse constante depuis dix ans.

Le piratage a-t-il un impact négatif sur le nombre de musiciens en activité aux États-Unis ? La RIAA en est convaincue. Selon l'association interprofessionnelle américaine chargée de défendre les intérêts de l'industrie musicale, le piratage a largement contribué à détruire des emplois dans le domaine de la musique. Et d'étayer ses affirmations en s'appuyant sur les statistiques fournies par le département du travail américain.

Ainsi donc, à en croire le graphique affiché sur le blog de la RIAA, le nombre de ventes de musique enregistrée (laquelle d'ailleurs ? La RIAA ne précise pas ce que cela recouvre) et le nombre de personnes travaillant dans la sphère musicale ont chuté quasi continuellement depuis 1999, hormis un très léger mieux dans les années 2003-2004. On serait donc passé de près de 45 000 groupes en activité il y a dix ans à environ 35 000 aujourd'hui. Même chose pour les ventes, qui auraient fondu de moitié, pour tomber aux alentours de 8 milliards de dollars.

Et la RIAA n'a pas choisi sa date au hasard. 1999 est l'année où Napster a commencé ses activités, avec les développements que l'on sait. La chasse au piratage a finalement contraint le service mettre la clé sous la porte, tout en ayant un effet secondaire très indésirable pour les ayants droit : le développement accéléré de solutions alternatives décentralisées et de plus en plus nombreuses.

Un lien que n'a pas manqué de mettre en avant la RIAA dans sa conclusion : "voici une autre façon de prouver que le téléchargement illégal affecte l'ensemble de la chaine de création et d'investissement dans la musique". Cette intervention de la RIAA sur le thème de l'emploi dans le secteur de la création musicale n'est pas surprenante.

Un mois plus tôt, deux chercheurs américains avaient présenté une étude qui affirmait que les échanges peer-to-peer avaient au final un effet bénéfique global dans la société. Et Felix Oberholzer-Gee de l'université d'Harvard et Koleman Strumpf de l'université du Kansas d'affirmer par la suite que le P2P pouvait favoriser la création, aussi étonnant que cela puisse paraitre.

"La publication de nouveaux livres a augmenté de 66 % entre 2002 et 2007. Depuis 2000, les sorties annuelles de nouveaux albums de musique ont plus que doublé, et la production mondiale de films a bondi de plus de 30 % depuis 2003" avaient-ils notamment expliqué. Les chiffres sur la musique avancés par les deux experts peuvent surprendre, tant ils semblent entrer en contradiction avec les données fournies par la RIAA.

En effet, comment la publication de nouveaux albums peut-elle doubler depuis 2000 alors que le nombre d'artistes semble en net recul depuis dix ans ? Pour la RIAA, c'est très clair : l'étude est biaisée car elle s'appuie sur des éléments qui ne doivent pas rentrer - selon l'association - dans le champ des "nouveautés".

"Par exemple, ces chiffres incluent la republication d'anciens albums, les nouvelles compilations de chansons existantes et les versions numérisées d'albums déjà présents dans le catalogue" avance la RIAA, convaincue de la justesse de ces chiffres. En effet, SoundScan - à l'origine de ces données - a augmenté le nombre de ces détaillants (en particulier les détaillants non-traditionnels) dans son échantillon au fil des ans.

De quoi fournir une vision plus nette du marché ? Peut-être. Mais ce qu'oublie de préciser la RIAA, c'est que la republication d'anciens albums et la création de compilations de chansons existantes étaient des pratiques antérieures avant l'émergence des logiciels peer-to-peer. Ce sont des pratiques largement admises dans l'industrie du disque. Même si ces éléments ne sont pas neufs au même sens qu'une nouvelle chanson, il s'agit tout de même d'un nouvel arrivage sur le marché du disque.