Passer pour un leecher pour assurer sa défense ?
"Je nie avoir mis à disposition ma musique sur internet", a martelé Alexis, expliquant selon la rédaction de France2.fr "qu'une 'astuce' du logiciel d'échange de fichiers qu'il utilisait (direct connect) lui permettait de télécharger sans partager".
Parce qu'il ne mettait rien en partage, Alexis "n'avait pas conscience de faire quelque chose de répréhensible" a indiqué Me Murielle-Isabelle Cahen dans sa plaidoirie. Et pour cause, la loi française autorise "les copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective", et donc les téléchargements albums lorsqu'il s'agit seulement de se monter sa collection personnelle, quelle qu'en soit la taille. Seule la mise à disposition des œuvres, c'est-à-dire leur upload, est interdit à défaut d'autorisation expresse.
Pourtant l'argument n'a pas fait mouche. "Qu'il ait ou pas mis à disposition (des fichiers) ne changera rien, l'infraction est constituée", a affirmé le procureur de la République Jean-Pascal Oualid. L'on verra lors du délibéré du 2 février si Me Cahen aura réussi à convaincre le juge. La tâche est d'autant plus difficile qu'Alexis aurait été repéré par la gendarmerie parce qu'il était celui qui partageait le plus de fichiers sur le hub Direct Connect sur lequel il était connecté...
Pour les accusés, cette anecdote de plaidoirie prouve néanmoins que pour gagner le respect des juges, il faut renoncer à celui des internautes...