Frédéric Lefebvre a-t-il touché de l'argent des lobbys audiovisuels ?
Frédéric Lefebvre a-t-il touché de l'argent des lobbys audiovisuels ?
En 2006, c'est une équipe de Lundi Investigation (Canal+, voir ci-dessous) qui avait soulevé une première fois le lièvre, avant les présidentielles. Mais, "je ne m'occupe absolument plus de PIC conseil depuis 2000. Je n'y exerce aucune responsabilité et ne touche aucun dividende", avait à l'époque réagi Frédéric Lefebvre. Le porte-parole de l'UMP avait gardé 51 % du capital de la société de lobbying en "nue propriété", jusqu'au 30 juin 2007. C'est-à-dire qu'il ne pouvait pas toucher les dividendes versés pendant cette période. Mais rien ne l'empêchait ensuite de toucher ce qui était mis en réserve...
Après les présidentielles, alors qu'il était devenu député, Frédéric Lefebvre a choisi de baisser légèrement sa participation au capital de manière à devenir actionnaire minoritaire, comme l'impose la loi, et de reprendre l'usufruit de ses parts.
Or, s'il assure que PIC Conseil n'a plus d'activité de lobbying, la société détient pour moitié le cabinet Domaines Publics, qui propose à ses clients d'élaborer "les stratégies de lobbying adaptées à vos enjeux", en particulier auprès des pouvoirs publics. Or parmi les clients de Domaines Publics figure Bouygues, la maison-mère de TF1, connue pour son attachement vicéral à la loi Hadopi et à la chasse aux pirates. Un sujet cher à Frédéric Lefebvre.
De plus, comme le note L'Express, "Frédéric Lefebvre est encore président d'honneur du "Club parlementaire sur l'Avenir de l'Audiovisuel et des Médias"", et il "était particulièrement actif sur la réforme de France Télévisions" lorsqu'il était encore député.
"Il n'y a évidemment pas de conflit d'intérêts", s'est défendu l'ancien député auprès du Post. "Il ne faut pas confondre les revenus de placement avec les revenus d'activité ! (...) PIC Conseil n'a jamais eu Bouygues comme client ; Si Domaines Publics mentionne cette société comme client, ce n'est pas de mon fait et je l'ignorais".