Musique numérique : le marché stagne en France
Les ventes numériques ont toujours autant de difficulté à contrebalancer la dégringolade du CD.
Une fois encore, c'est le secteur des ventes physiques qui enregistre la plus lourde baisse, à -11,4 , pour un chiffre d'affaires total de 291,7 millions d'euros. Bien qu'importante, on notera que cette chute reste moins marquée que celle de l'année passée, où le recul fut de 19,6 %. Cependant, le marché du CD reste le principal secteur de la profession, puisqu'il représente près de 84 % de l'ensemble de la musique enregistrée en France.
Du côté du numérique en revanche, la situation est moins catastrophique. Elle est même légèrement positive, avec une progression de 3,5 % par rapport à 2008. Une évolution timide, surtout en comparaison du bond en avant spectaculaire enregistré l'année dernière : +52 %. Au total, le chiffre d'affaires du marché numérique est de 55,3 millions d'euros. Dans le détail, près de la moitié des revenus est issu du téléchargement sur les plates-formes légales, progressant de 47 %. Les appareils mobiles en revanche n'attirent plus guère les foules, avec un recul de 39 %.
Le directeur général du SNEP, David El Sayegh, veut néanmoins rester confiant : "il faut rester prudent et attendre le dernier trimestre", expliquant qu'un certain nombre de sorties francophones ont été décalées au quatrième trimestre cette année. D'autant que le streaming a triplé son revenu depuis un an, atteignant désormais sept millions d'euros.
Une situation en partie causée par la position du SNEP lui-même, faisant le pari de la répression pénale contre les vils pirates, au lieu d'avoir misé à temps sur de vraies réformes et de nouvelles propositions : abandon définitif des mesures techniques de protection, développement d'offres pouvant concurrencer les échanges peer-to-peer, création de valeurs ajoutées, la revalorisation de l'artiste...