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Un « mixeur » de Bitcoin est jugé pour avoir blanchi l'équivalent de 300 millions de dollars

Entre 2014 et 2017, Larry Dean Harmon offrait un service de blanchiment d'argent assez particulier. Il opérait un « mixeur » de bitcoins, nommé Helix, dont le rôle était de brouiller les traces des transactions entre portefeuilles de cybercriminels. Arrêté en février 2020 pour son activité passée sous des charges de blanchiment d'argent, l'homme a récemment plaidé coupable à son procès, rapporte le Bleeping Computer.

Il a reconnu avoir blanchi 350 000 bitcoins, soit l'équivalent (à l'époque) de 300 millions de dollars (et beaucoup plus aujourd'hui). D'après la justice, il a effectué plus de 1,2 million de transactions pour le compte de ses clients. L'accusé a accepté de laisser 4 400 bitcoins à la justice (valorisés à 200 millions de dollars) en plus de la saisie du matériel utilisé dans le système de blanchiment. Désormais, il risque une peine de prison maximale de 20 ans, et une amende pouvant aller jusqu'à 500 000 dollars.

Pour faire grandir son activité, Harmon avait créé des partenariats avec de nombreux marchés du « dark web », qui vendent entre autres des services et des produits illégaux. Parmi eux se trouvait notamment AlphaBay, le plus gros marché noir de l'époque. Harmon couvrait les traces des transactions avec son service, de façon à égarer les autorités et les régulateurs.

Après sa carrière de truand, Harmon a créé la startup Coin Ninja, dont il était le directeur général jusqu'en 2020, année de son arrestation. Son entreprise se décrivait comme le « Venmo des Bitcoins » : elle créait des portefeuilles de crypto qui permettaient l'envoi de Bitcoin entre personnes par SMS. Problème : il n'avait pas les autorisations nécessaires au développement de cette activité, et la justice le lui a également rappelé.

Brouiller les pistes

Pour rappel, la blockchain du Bitcoin met à la vue de tous un registre des transactions effectuées. Il permet à de nombreuses entreprises comme Chainalysis, mais aussi aux autorités, de retracer les flux de transaction. Il n'y a plus qu'à identifier qui se cache derrière les adresses impliquées dans les opérations pour en connaître tous les détails.

Le registre permet donc de surveiller les mouvements de Bitcoin importants -- une transaction de milliers de bitcoins passe difficilement inaperçue --, et est entre autres utile dans le repérage de certaines activités criminelles. Depuis plus d'une décennie, les marchés noirs d'Internet organisent leurs échanges en cryptomonnaie, car elles offrent de nombreux avantages. Déjà, elles ne sont pas régulées par essence, et aucune autorité centrale (à l'instar d'une banque) ne pourra saisir l'argent. Ensuite, la police ne peut récupérer les fonds d'un portefeuille qu'à condition que son propriétaire lui en communique les identifiants. Pour finir, l'adresse d'un portefeuille de cryptomonnaie n'est pas directement liée à une identité. Lier ces deux opérations peut constituer un vrai casse-tête pour les autorités.

Le mixeur vient donc régler le seul point faible du bitcoin pour les criminels, qui est sa traçabilité. Concrètement, le mixeur va recevoir les bitcoins impliqués dans la transaction, qu'il va mêler avec plusieurs autres fonds envoyés par diverses personnes. Puis il va envoyer ces bitcoins en plusieurs fois à d'autres adresses, à intervalles irréguliers . Les mixeurs d'aujourd'hui peuvent fragmenter une transaction en des centaines d'autres sur autant de portefeuilles avant de faire arriver les fonds à l'adresse de destination. Résultat : il devient impossible de lier l'expéditeur au destinataire, tant le cheminement entre les deux est complexe.