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Comment des malfaiteurs pourraient exploiter les faiblesses de Pôle Emploi

Ce jeudi 17 décembre, Numerama met en lumière le manque de protection des données des demandeurs d'emploi : n'importe qui peut s'inscrire en tant que « particulier employeur » sur le site de Pôle Emploi et accéder aux profils de dizaines, voire de centaines de milliers de demandeurs d'emploi. Après la création d’un compte, effectuée en quelques clics, pas besoin d'attendre une validation de son profil, on peut commencer à « rechercher des profils ». D'ailleurs, de nombreux faux employeurs en abusent, comme l'a montré enquête.

Comme nous l'exposions dans notre précédent article, cette facilité d'accès mène au pullulement des fausses offres d'emploi, malgré les efforts de Pôle Emploi pour les limiter. Mais surtout, elle fait de la liste des demandeurs d'emploi l'équivalent d'une base de données ouverte, truffée de données personnelles, dans laquelle n'importe qui peut piocher.

« Il y a un grand défaut de sécurité si n'importe qui peut se faire passer pour employeur et avoir accès à des données comme ça », s'étonne d'ailleurs une de nos témoins, qui a reçu des annonces fallacieuse.

Sans avoir besoin d'une quelconque autorisation supplémentaire, il est possible de feuilleter les curriculum vitae (CV) des demandeurs dès l'inscription. Ce sont de vraies mines d'informations : nom, prénom, adresse, numéro de téléphone, adresse email... Ajoutez à cela l'historique des employeurs, celui des formations et même les centres d'intérêt de la personne.

Pôle Emploi, garant d'une mine à données personnelles

La consultation des CV se fait discrètement, sans que les personnes concernées soient averties. Certes, elles ont consenti -- auprès de Pôle Emploi -- à la visibilité de leur CV auprès des recruteurs. Ce consentement est d'ailleurs logique, voire forcé par la situation : difficile de se faire recruter sans donner d'informations. Mais charge à l'institution de garantir que le moins de personnes malveillantes puissent mettre la main sur ces données.

La manipulation que nous décrivons a tout de même une limite. Les recruteurs « particuliers employeurs » n'ont accès qu'aux profils de 30 domaines : assistance à la personne, enseignement, maintenance, industrie du spectacle... Pour accéder à d'autres professions, il faut créer un compte « entreprise », et donc usurper un numéro de SIRET ou créer un statut de micro-entrepreneur. Un malfrat prendra donc un risque plus important -- bien que toujours relativement modéré -- avec ce statut.

Que les cybercriminels utilisent l'un ou l'autre statut de recruteur, le constat reste le même : en ne vérifiant pas suffisamment l'accès à son trésor de données alors qu’un recruteur peut les collecter en quelques clics, Pôle Emploi expose les demandeurs à des actes malveillants.

La précarité, un terreau parfait pour le phishing

L'accessibilité aux données ne paraîtra peut-être pas concernante pour certaines personnes : après tout, un CV peut être distribué à des dizaines de personnes chaque semaine. Mais le problème, c'est bien l'accumulation des CV, qui font de l'outil de Pôle Emploi une source d'information facile d'accès et très régulièrement renouvelée, d'autant plus en cette période de crise.

En conséquence, la situation actuelle fournit aux pirates tous les ingrédients pour créer un phishing efficace à très bas coût. Cette manipulation, aussi appelée hameçonnage, a pour objectif soit d'extorquer des données à la victime (numéros de cartes bancaires, identifiants, informations confidentielles...), soit de lui faire télécharger un logiciel malveillant.

Récemment, Cyberguerre révélait qu'un faux SMS du gouvernement contenait un dangereux malware. Le texto reprenait mot pour mot un message diffusé à des millions de Français et Française. Le message officiel, tout comme celui du gouvernement, se présentait comme provenant de « Gouv.fr », sans que les utilisateurs disposent d'un quelconque moyen pour révéler la supercherie. Rien n'empêche les malfaiteurs de faire pareil avec Pôle Emploi...

Autre menace réelle : le doxing. Cette pratique malveillante consiste à publier à des fins malveillantes des données personnelles. Par exemple, certains individus cherchent à exposer les moyens de contact (adresse, email, téléphone...) de personnes qui d'après elle ont écrit des messages moralement répréhensibles, à des fins de harcèlement. Même si la cible a bien sécurisé ses réseaux sociaux et a retiré son nom des annuaires, l'individu malveillant pourrait retrouver les informations qu'il cherche sur son CV déposé sur Pôle emploi.

Mon profil est sur Pôle Emploi, que dois-je faire ?

En attendant que Pôle Emploi sécurise mieux l'accès aux profils, et même s'ils le font, il existe plusieurs précautions à appliquer pour éviter efficacement les phishings :