Si la croissance de nouveaux abonnés se fera massivement hors-États-Unis dans les années à venir, l’Amérique du Nord reste pour l’instant la source majoritaire des revenus de Netflix. C’est l’une des informations que l’on retient d’un document rendu public par la multinationale de Reed Hastings le 16 décembre 2019, qui a pour visée de communiquer des données chiffrées sur l’évolution du chiffre d’affaires et des abonnés de la plateforme de vidéo à la demande par abonnement (SVOD) en fonction des régions du monde.
Une très grosse croissance d’abonnés à l’international
Jusqu’ici, dans ses rapports trimestriels, Netflix ne communiquait que son nombre d’abonnés payants aux États-Unis (national) et hors-États-Unis (international), ce qui est loin d’être détaillé. La firme a désormais donné plus de précisions, même si les zones géographiques restent très vastes. Sur les 158 millions d’abonnés payants que compte Netflix dans le monde actuellement (septembre 2019), la grande majorité se trouve aux États-Unis et en Europe/Moyen-Orient/Afrique.
Nous avons épluché ce rapport pour en extraire les chiffres les plus parlants, et avons présenté sous forme de graphiques les informations les plus pertinentes. On observe ainsi que la part des abonnés aux États-Unis est la plus importante des régions, mais n’est plus majoritaire.
La zone Europe/Moyen-Orient/Afrique compte quant à elle 47,36 millions d’abonnés payants. Netflix a confirmé en septembre 2019 avoir 6 millions d’abonnés payants en France, ce qui représente donc tout de même environ 12,7 % de toute cette région.
En comparant aux données de 2017 et 2018, on voit très bien combien la part des abonnés nord-américains dans le total des abonnés payants de Netflix a baissé au fil des trimestres depuis 3 ans : elle était de 58 % en mars 2017, et de 42 % en septembre 2019 (les dernières données accessibles à ce jour).
La région Europe/Moyen-Orient-Afrique enregistre pic de croissance très élevé (+ 51 % entre septembre 2018 et septembre 2019) tandis que l’Asie-Pacifique a la plus grosse hausse, avec 5 millions d’abonnés (ce qui correspond à + 53% sur la même période). Pendant ce temps, les US ont aussi gagné 4,11 millions d’abonnés payants, mais cela correspond « seulement » à une augmentation de 6 % sur un an, car le marché arrive doucement à saturation — 67 millions de foyers américains sur 128 millions ont désormais un abonnement Netflix, sachant qu’un compte est le plus souvent partagé entre plusieurs personnes.
Le coût moyen d’un abonnement varie beaucoup en fonction des régions
Si Netflix vise une croissance mondiale, il n’empêche qu’en terme de revenus, les données ne sont pas exactement les mêmes. Car en moyenne, un abonné ne rapporte pas du tout la même somme à la plateforme en fonction de la région du monde où il habite. Comme on peut le lire dans le rapport, un abonné en Amérique du Nord a rapporté en moyenne 12,36 dollars par mois à Netflix, alors qu’un habitant d’Amérique latine, par exemple, n’a rapporté que 8,21 dollars (ce qui correspond à 33 % de moins).
Cette grande différence est la conséquence de plusieurs facteurs :
- Netflix n’a pas augmenté ses tarifs dans le monde au même moment, et les USA ont fait partie d’une vague de hausse sans précédent dès janvier 2019 (c’était en juin pour la France);
- La plateforme a lancé des abonnements spécifiques pour certaines régions du monde — par exemple, en Inde, un abonnement 100 % mobile coûte 3 dollars par mois ;
- Naturellement, il y a aussi le fait que les modes de consommations varient en fonction des régions du monde, notamment au niveau du partage des comptes, des plateformes utilisées (TV ou Box) et donc des abonnements choisis.
Par conséquent, la répartition des revenus de Netflix en fonction des zones géographiques n’est pas exactement corrélée à son nombre d’abonnés payants. En septembre 2019, les États-Unis/Canada représentaient encore plus de la moitié du chiffre d’affaires réalisé sur le trimestre, alors qu’ils ne représentent « que » 42 % du nombre total d’abonnés.
La part de l’Amérique du Nord dans le chiffre d’affaires mondial de Netflix est certes en baisse (63 % en mars 2017 contre 50,7 % en septembre 2019), mais la croissance des revenus est en fait quasiment la même pour cette région que pour l’Europe. En d’autres termes, les États-Unis gagnent proportionnellement beaucoup moins d’abonnés que l’Europe, et pourtant la croissance de leurs chiffre d’affaires est quasi similaire, comparée sur plusieurs années.
Les États-Unis et le Canada, ayant accepté de payer des abonnements plus chers, sont donc toujours la première source de revenus de Netflix, et ce malgré son incroyable percée à l’international — où la plateforme voit clairement son avenir.
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