C’est la rupture entre Free et Altice. L’accès aux chaînes BFM TV, RMC Découverte et RMC Story n’est plus assuré sur la Freebox TV. Xavier Niel propose une sortie de crise.

Le divorce entre Free et Altice, la maison-mère de SFR et des trois chaînes de télévision BFM TV, RMC Découverte et RMC Story, est désormais une réalité. Juste avant le 27 août, le fournisseur d’accès à Internet a cessé de fournir le signal des chaînes sur son réseau. Les clients de l’opérateur devront passer par un autre canal que la Freebox TV s’ils veulent continuer à accéder à leurs programmes.

C’est justement ce que détaille un message de service de Free à destination de sa communauté, qui s’affiche sur les téléviseurs. Plusieurs alternatives s’offrent à elle : l’emploi du tuner TNT de la Freebox, l’usage de l’antenne TNT de votre téléviseur, l’accès via l’abonnement Canal+,  l’emploi d’une application diffusant cette chaîne (comme celle de BFM TV), le passage par flux vidéo légal sur la Freebox ou l’accès par le web.

altice

Le logo Altice indique qu'ensemble, nous n'avons pas de limites.

Source : Altice

Injonction du tribunal

La suspension de la diffusion était attendue, dans la mesure où une injonction a été prononcée par le tribunal de grande instance de Paris, qui a ordonné à Free de stopper toute diffusion d’ici le 27 août, sous peine d’une amende de 100 000 euros par jour de retard, et que l’opérateur refusait de se plier aux conditions d’Altice pour la retransmission des chaînes TNT de son groupe.

Des conditions inacceptables, à en croire la tribune signée par Xavier Niel dans Les Échos, le 26 août. Le projet de contrat « s’il était conforme quant à la rémunération (néanmoins sans commune mesure avec les 4 millions d’euros récemment évoqués pour l’ensemble des chaînes de la TNT du groupe), ne l’était absolument pas quant à la structure juridique pourtant agréée. Impossible de signer ! »

Payer, d’accord, mais pas pour n’importe quoi

L’intervention du fondateur de Free dans ce débat traduit les enjeux industriels qui sont à l’origine de frictions entre les opérateurs et les fournisseurs de contenus. À lire les propos du milliardaire français, son groupe était disposé à mettre la main à la poche — il le fait déjà pour TF1 et M6 –, mais pas pour n’importe quoi et pour n’importe quel montant. La valeur ajoutée doit être là.

xavier niel

Xavier Niel, en 2012.

Source : francois

« Nous ne payons pas pour la reprise du signal linéaire (la chaîne elle-même) », déclare M. Niel. Le groupe le fait néanmoins pour la reprise des services associés (TV de rattrapage…) « car leur valeur pour nos abonnés est établie ». Or, dans le cas de BFM TV et compagnie, il était exigé une rémunération « pour les services associés — qui n’ont pas (encore ?) su trouver leur public — mais aussi pour le signal de la chaîne ».

Une porte de sortie est toutefois avancée par Xavier Niel : « Afin de sortir de ce blocage, nous avons demandé à Altice de nous adresser un contrat nous permettant de proposer BFM TV dans le cadre d’une option payante conformément à leur nouvelle stratégie.» Il reste toutefois une question : les abonnés seront-ils prêts à payer une option de chaîne qu’ils peuvent voir gratuitement par ailleurs ? Rien n’est moins sûr.

Nouveauté : Découvrez

La meilleure expérience de Numerama, sans publicité,
+ riche, + zen, + exclusive.

Découvrez Numerama+

Abonnez-vous gratuitement à Artificielles, notre newsletter sur l’IA, conçue par des IA, vérifiée par Numerama !