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Nine Inch Nails amorce-t-il une rebellion des artistes ?

Le claquement de porte bruyant de Nine Inch Nails, qui a quitté Universal après avoir appelé ses fans à voler les CD plutôt que de les acheter, sera peut-être vu dans quelques mois ou quelques mois comme le déclencheur d'une rebellion des artistes contre leurs maisons de disques. L'exemple commence déjà à être suivi...

Nous vous disions hier que Trent Reznor avait officialisé sa rupture avec l'industrie du disque en annonçant que Nine Inch Nails n'était plus en contrat avec le moindre label, ni même avec un agent. Le leader du groupe ne veut plus entendre parler des maisons de disques, qu'il considère comme parasytes dans sa relation avec le public. A l'image de Radiohead, Nine Inch Nails s'auto-produira à l'avenir et vendra lui-même ses albums sur Internet.

Mais Reznor avait surtout fait sensation le mois dernier en demandant en plein concert à ses fans de voler les CD, parce qu'ils sont trop chers. La presse s'en était fait assez largement l'écho, ce qui n'a manqué d'inspirer d'autres groupes. C'est par exemple le cas du groupe de métal Throwdown, qui vient de tenir sensiblement le même discours que NiN. Le leader du groupe Dave Peters a en effet écrit à Bob Lefsetz, un spécialiste très influent dans l'industrie culturelle américaine qui tient une newsletter hebdomadaire à destination des professionnels, pour expliquer son cas.

"Je joue dans un groupe de métal. Nous avons vendu 200.000 disques avec trois albums. Nous ne sommes pas 'gros' mais on se débrouille pas mal, et nous vivons des tournées", raconte-t-il. "Des fans et des amis me demandent tout le temps mon sentiment à propos du 'vol de musique'. J'ai dit à quelqu'un hier, 'j'ai beaucoup de mal à voir ça comme du vol... lorsque déjà je ne vois arriver aucun centime des ventes de CD'". Rapellons qu'avec un contrat de base chez une major du disque, un artiste touche généralement moins de 10 % du prix hors taxe net sur chaque CD vendu, soit ente 1 et 2 euros maximum. A la FNAC, 95 % des CD vendus rapportent aux artistes moins de 50 centimes par jour.

Throwdown

"Si vous voulez vraiment me faire sortir un avis sur le vol, demandez-moi ce que je pense du gars qui a piqué un tshirt sur la table hier à Detroit ou encore mieux, demandez-moi ce que je pense des contrats des maisons de disques", écrit Peters qui, lui aussi, "encourage [ses] fans à acquérir l'album de la manière qu'ils souhaitent", y compris en le téléchargeant sur les réseaux P2P"La philosophie que j'ai adoptée c'est que si vous soutenez les ventes de disques, vous maintenez le vieux modèle plus longtemps, celui qui force les gars comme moi à faire des tournées 9 mois par an s'ils veulent réunir les deux bouts en faisant carrière dans la musique".

"Si vous voulez vraiment soutenir un group, 'volez' leur album, aidez-le à enterrer la maison de disques, et achetez un tshirt lorsque vous venez à leur concert, et chantez toutes les paroles".

Prise de conscience, ou opération marketing suite à un dernier album moins bien accueilli par les fans que les précédents ? Dans un cas comme dans l'autre, l'angle d'attaque en dit long sur les relations entre les artistes et les maisons de disques, et l'image des maisons de disques auprès du public.

Il faudra attendre de voir aussi, si le mouvement de contestation contamine également les mouvements musicaux grand public, à l'image de la possible annonce future de MadonnaIl y a bientôt deux ans, lorsque Renaud Donnedieu de Vabres a investi 180.000 euros pour monter le site de progagande Lestelechargements.com (depuis fermé), il n'y avait guère lors de la soirée d'inauguration au Palais de Tokyo que la banane d'Eddy Mitchell pour rappeler l'esprit rock n'roll chez une brochette d'artistes accrochées à leur label. Les Henry Salvador, Yves Duteil et autres Philippe Lavil étaient tous présents pour se féciliter de la loi DADVSI et du refus de la licence globale. Mais que pensera demain la jeune génération d'artistes, déjà élevée au biberon MP3 dans des couches culottes MySpace ?

Bien avant le piratage, c'est se trouver une raison d'être dans l'univers numérique qui représente le principal danger des maisons de disques.