Swatch poursuit Samsung en justice au motif que ses cadrans de montres ont été copiés sans autorisation.

Samsung peut-il être responsable devant les tribunaux pour des contenus créés par des tiers pour ses produits, lorsque lesdits contenus enfreignent de toute évidence la propriété intellectuelle d’une autre entreprise ? C’est de toute évidence ce que pense Swatch, le célèbre groupe suisse spécialisé dans l’horlogerie. L’entreprise a en effet entamé des poursuites contre le géant sud-coréen, fait savoir Reuters.

D’après Swatch, Samsung a repris sans autorisation des éléments de design qui figurent sur certaines des marques emblématiques du fabricant helvète (Jaquet Droz, Omega, Tissot, Longines ou tout simplement Swatch) pour ses propres montres connectées. Le plaignant évoque la violation de sa marque commerciale et parle d’une concurrence déloyale et des pratiques commerciales déloyales.

Pour que les choses rentrent de l’ordre, il faut non seulement que Samsung cesse ces pratiques mais qu’en plus il débourse plus de 100 millions de dollars au titre des dommages et intérêts. Swatch a choisi de lancer son action aux USA, entre autres parce que c’est dans ce pays ses marques ont été déposées. La plainte, déposée devant un tribunal new-yorkais, n’a pas encore fait réagir Samsung.

Longines

Une montre de la gamme Longines.

Source : I khushi

Des cadrans produits par des tiers

Mais comme le fait remarquer The Verge, ce n’est pas Samsung qui a produit les « fonds d’écran » litigieux qui reprennent les cadrans iconiques des montres vendues par Swatch. Ce sont des tiers qui les conçoivent. Il est toutefois exact que Samsung les accueille sur sa boutique Galaxy Apps en attendant d’être téléchargés et qu’une commission est perçue lorsque l’un des cadrans virtuels est acheté par un client.

Ces fonds d’écran imitant des cadrans, qui sont appelés watch faces en anglais, seraient au nombre d’une trentaine, selon Swatch. Ce dernier déclare avoir alerté Samsung au mois de décembre, avec une liste de fonds problématiques. Le groupe asiatique aurait alors passé un coup de balai sur les cadrans virtuels inappropriés, mais n’aurait pas souhaité passer en revue toute sa boutique.

En outre, de nouvelles créations de tiers inspirées par le design de l’horloger suisse sont arrivées sur la boutique, réactualisant le litige sur d’autres cas. Pour Swatch, la coupe est donc pleine : Samsung ne semble pas à ses yeux en faire suffisamment pour protéger sa propriété intellectuelle et la persistance de ces éléments de design risque de créer une confusion chez les clients, ces derniers pouvant croire qu’un accord existe entre les deux parties. D’où la judiciarisation du dossier.

L'objet du litige

L'objet du litige.

Des bisbilles anciennes

Swatch, qui s’est lui-même intéressé à la mode des montres connectées et a évoqué l’idée de développer son propre système d’exploitation maison, s’est par le passé déjà frotté à un autre poids lourd du secteur : Apple. En 2016, Swatch s’était opposé avec succès à la firme de Cupertino pour empêcher le dépôt de la marque iWatch au Royaume-Uni. Ce nom a été jugé trop proche de Swatch.

Mais un an plus tard, c’est Apple qui a riposté : pour sa campagne de publicité, Swatch s’était inspiré de celle, très célèbre, de la firme de Cupertino, Think Different, diffusée dans les années 90. L’horloger avait alors misé sur Tick Different, provoquant des poursuites de la part de l’Américain. Auparavant, les deux entreprises s’étaient cherchées autour d’un autre slogan publicitaire.

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