Le fonds souverain saoudien qui pourrait accompagner la privatisation de Tesla serait en pourparlers avec un concurrent. Lucid Motors, bien moins avancé que l’entreprise d’Elon Musk, semble être un choix hasardeux.

Elon Musk a-t-il tweeté trop vite ? Quand il a annoncé que Tesla pourrait redevenir une entreprise privée, le milliardaire n’avait peut-être pas les garanties qu’il aurait aimé avoir. L’une d’elles, notamment, implique le PIF, fonds souverain d’Arabie Saoudite, qui dispose de 250 milliards de dollars d’actifs et qui souhaite se diversifier par rapport aux hydrocarbures. D’après Elon Musk, les discussions pour accompagner la privatisation de Tesla (lire : retirer l’action Tesla des marchés publics) sont bien avancées. Pourtant, le fonds saoudien n’a rien confirmé.

De son côté, l’agence de presse Reuters affirme que le PIF serait en pourparlers avancés avec un concurrent de Tesla. L’entreprise Lucid Motors, fondée par un ancien de Tesla et soutenue financièrement par des industriels chinois (et notamment Jia Yueting, créateur de LeEco, criblé de dettes). L’entreprise n’a pas encore sorti de véhicule, mais travaille sur sa Lucid Air, qui ressemble étrangement au prototype de Faraday Future, autre entreprise qui compte Jia Yueting en actionnaire.

La voiture électrique de Faraday Future // Source : Faraday future

La voiture électrique de Faraday Future

Source : Faraday future

D’après Reuters, les Saoudiens auraient prévu un investissement d’un milliard de dollars dans Lucid Motors, avec une première partie à 500 millions de dollars. L’investissement total permettrait de prendre la majorité des sièges au conseil d’administration de l’entreprise — ce que Tesla semble refuser au fonds souverain qui a déjà investi de manière minoritaire dans l’entreprise d’Elon Musk. Cela dit, cet investissement pourrait être sécurisé si et seulement si Lucid Motors parvient à avancer dans la production de ses véhicules — ce qui n’est pas une mince affaire, si l’on regarde à quel point Tesla peine à atteindre ses objectifs de production. Et le fonds souverain saoudien est loin d’avoir un cash infini : 45 milliards de dollars d’investissement ont été notamment sécurisés par Softbank, l’entreprise de robotique japonaise.

In fine, malgré ses soucis, Tesla semble tout de même être un investissement bien plus solide et durable que Lucid Motors qui n’a même pas passé les premières étapes d’industrialisation. L’entreprise qui veut s’éloigner de l’image néfaste de Faraday Future a tout de même beaucoup en commun avec l’entreprise chinoise en perdition — notamment la capacité à communiquer sur du vent et à lever des fonds sur la base de concepts qui ne verront peut-être pas le jour. À côté de cela, même une entreprise relativement jeune comme Tesla fait figure de valeur sûre sur le marché de la voiture électrique, capable de produire des modèles plébiscités par la presse et les clients.


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