Microsoft a tenté de s'offrir Facebook pour 24 milliards de dollars
Au tournant des années 2010, alors qu'il était déjà tout-puissant, Facebook aurait pu devenir une filiale de Microsoft.
Celui qui a dirigé Microsoft de 2000 à 2014 raconte qu'il avait bien perçu l'importance que prenait le site fondé par Mark Zuckerberg auprès des internautes du monde entier et que l'avoir dans son escarcelle offrirait à sa compagnie un avantage décisif sur le créneau des plateformes communautaires, créneau dans lequel elle n'a jusqu'à présent aucune position significative (les choses sont toutefois en train de changer avec l'acquisition de LinkedIn, le principal réseau social professionnel).
Pour parvenir à ses fins, Microsoft était prêt à mettre beaucoup d'argent sur la table. Steve Ballmer parle d'un deal à 24 milliards de dollars -- c'est quasiment la somme que le groupe américain mobilise pour prendre le contrôle de LinkedIn (26,2 milliards de dollars). Si la proposition avait été acceptée, Facebook aurait été l'une des plus onéreuses acquisitions de toute l'histoire de Microsoft.
En matière de politique de rachat, la firme de Redmond n'a clairement pas d'oursins dans les poches lorsqu'il s'agit de passer à la caisse pour obtenir ce qu'elle juge digne de valeur. Le groupe aujourd'hui dirigé par Satya Nadella a par exemple lâché 8,5 milliards de dollars pour Skype, 7,2 milliards de dollars pour Nokia et 2,5 milliards de dollars pour Mojang. On est toutefois loin des montants évoqués pour Facebook et LinkedIn, qui dépassent chacun la barre des 20 milliards.
Et on ne parle même pas de ce qui a été mis sur la table pour Yahoo, à l'époque où le portail web était encore très attractif : Microsoft était prêt à débourser 44,6 milliards de dollars.
La suite de l'histoire, on la connaît. Facebook n'a pas donné suite aux avances faites par son courtisan (cela a dû lui rappeler quelque-chose lorsque le réseau social a lui-même essuyé un refus de la part de Snapchat lorsqu'il lui a proposé 3 milliards de dollars pour le rejoindre), préférant s'aménager un destin autonome. Et à défaut de posséder Facebook, Microsoft peut toujours se consoler en se disant qu'il en contrôle un petit bout : la société possède en effet aux dernières nouvelles 1,3 % du capital.