Shine, la startup qui transforme les opérateurs télécom en ad-block
Les opérateurs télécoms ont des enjeux multiples à conjuguer.
Shine et Three : le couple gagnant
Les outils de suppression de publicités en ligne sont utilisés par un nombre de plus en plus important d'internautes : 33% en France, 42% au Royaume-Uni et 62% en Allemagne. Un véritable problème pour les entreprises qui vivent de la publicité en ligne et qui doivent mettre la clé sous la porte ou basculer vers des modèles économiques payants pour l'internaute.
Certaines d'entre elles ont donc décidé de lutter pour éviter de perdre trop d'argent, à l'instar de la société Secret Media fondée des anciens de Teads et Overblog, qui promet de contrer les services comme Adblock Plus. D'autres optent pour des méthodes moins frontales. Three et Shine vont ainsi dans une direction toute autre.
L'opérateur Three a bien compris le modèle économique des ces Adblocks et veut profiter de sa position dominante pour l’imposer au niveau du réseau tout entier. Sur la base de conditions à respecter et certainement d'un droit d'accès (le fameux péage), l'opérateur filtrera en effet le contenu publicitaire que ses abonnés pourront voir. Une ponction à la source qui risque de faire des envieux, et surtout de provoquer un débat intense, à la fois sur la neutralité du net et l'abus de position dominante.
Adblock, enjeu financier et posture de communication
La prise de position est en effet osée de la part de l'opérateur. Il profite de sa position prioritaire sur les consommateurs pour prendre l'ascendant sur les publicités : au lieu de supporter les frais liés à l'acheminent des publicités et à leur tracking, il va les facturer. Et très certainement cher. Car en prenant possession des encarts publicitaires de manière préventive, il va imposer le prix de son droit d'accès sans en supporter une quelconque forme de pression.
Ce sont les régies publicitaires qui sont en première ligne ici. Les annonceurs eux-mêmes ne devraient pas supporter d'augmentation des coûts, la concurrence faisant rage. Bien entendu les régies pourront tenter combler la différence en augmentant leur marge auprès des médias, mais c'est combat perdu d'avance. On ne fait pas payer ceux qui n'ont pas d'argent.