Robot Lab, l'incubateur pour conquérir un marché à 100 milliards d'euros
L'incubateur Robot Lab a été lancé il y a près de 18 mois.
Il faut dire que le marché de la robotique est très jeune en France. Il n’est aujourd'hui que trop peu couvert par les médias généralistes, pas aussi attirant que les startups grand public ou liées aux outils informatiques qui lèvent des millions toutes les semaines -- car la robotique, ce n'est pas que des robots mignons, mais bien plutôt de gros engins industriels. En bref, un sujet trop éloigné des préoccupations du grand public, qui a trop peu d'argent à disposition pour irriguer son écosystème.
La robotique, un sujet en déficit d’image
Malgré la présence de sociétés comme Aldebaran Robotics, société historique du secteur et créateur du robot NAO qui est devenue presque entièrement japonaise, l'écosystème de la robotique française n'en est encore qu'à ses débuts. Comme cela a été le cas à partir de 2005 pour les startups du monde du logiciel, un encadrement émerge pour les jeunes pousses de ce secteur. La démarche de Alexandre Ichaï est claire : Robot Lab et Robot Capital (son fonds d’investissement) sont les outils qu'il va utiliser dans les prochaines années, adossés à un partenariat avec la conférence InnoRobo, pour prendre l'initiative sur ce marché à très fort potentiel.
Mais attention, la concurrence est déjà présente sous forme de fonds d'investissements qui ont aussi senti le bon coup. Orkos Capital a obtenu le soutien de la BPI pour lancer le fonds Robolution Capital doté de 80 millions d'euros. Et il est fort probable que des sociétés comme Parrot, qui a levé 300 millions d'euros, se jettent dans la bataille de l'investissement. L’objectif devenant alors d’identifier et prendre le contrôle des startups les plus prometteuses dans le secteur de la robotique.
Robot Lab face aux dérives connues des incubateurs
Ce marché, qui devrait peser plus de 100 milliards d'euros en 2018, n'en a pas fini de faire parler de lui. L'incubateur Robot Lab et ses leaders seront bien avisés de ne pas se laisser aller aux dérives classiques des incubateurs déjà existants. Le premier point critique est forcément celui des 7 % pris dans la startup incubée contre des services d'accompagnement et de conseil. Ces 7 % qui restent un standard, même si Numa et The Family sont maintenant en-dessous, même s'il est toujours déplorable de faire payer très cher à une équipe son manque de réseau et quelques conseils.
Une fois la critique menée sur cette prise de participation, il faut tout de même saluer l'initiative de consolidation de l'écosystème de la robotique. Reste maintenant à espérer que d'autres initiatives verront le jour autour de ce sujet, et que les fonds d'investissement traditionnels se lanceront aussi dans la bataille. Car ce secteur est très certainement le futur d'un grand nombre de marchés, depuis la médecine jusqu'au divertissement en passant par le transport et la livraison.